Filière œufs – Sans repreneur d’ici l’automne, Matines arrêtera ses activités


La société Matines, détenue par le numéro un français des œufs Avril, a annoncé jeudi un « arrêt programmé de ses activités », le conditionnement et la commercialisation des œufs, si aucun repreneur ne se manifeste d’ici l’automne.

« La société a décidé de s’engager dans un projet d’arrêt programmé de ses activités, dans le cadre d’une démarche volontaire, présentée ce jour aux représentants du personnel et aux salariés », a indiqué Matines dans un communiqué. 

La date butoir « c’est l’automne 2022 » : « si le projet de fermeture est validé par l’administration et s’il n’y a toujours pas de repreneur d’ici là, c’est la fermeture », a expliqué à l’AFP Christophe Le Bars, directeur général d’Avril solutions pour l’agriculture. « Après avoir recherché un repreneur pour la société au global pendant un an, nous avons exploré, depuis deux mois, des pistes de reprise individuelle », a-t-il ajouté.

Matines compte trois centres de conditionnement, un site de stockage et deux établissements administratifs pour un total de 172 salariés. Deux projets de reprise individuelle sont envisagés : l’un pour un centre de conditionnement à Naizin dans le Morbihan, qui emploie 48 personnes, et l’autre pour un site de stockage dans les Côtes-d’Armor avec six salariés.

Alors qu’en 2014, au moment où le groupe Avril a repris Matines, 1,6 milliard d’œufs étaient commercialisés, 900 millions le sont aujourd’hui. Cette baisse de volume est « fortement corrélée à la disparition du marché principal de Matines avec les œufs issus de poules élevées en cage », a expliqué le directeur général. Fin 2021, le gouvernement a restreint l’élevage des poules en cage (interdiction de construire un nouveau bâtiment ou de réaménager pour augmenter ses capacités), après avoir prohibé toute nouvelle installation en 2018.

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Matines était passé depuis 2014 de « plus de 80 % d’œufs issus de poules pondeuses en cage » à « une majorité d’œufs alternatifs » (bio, sous label), selon la société. En huit ans, les pertes cumulées de Matines s’élèvent à 114 millions d’euros et elles se sont « aggravées depuis 2021 : les œufs coûtent plus cher à produire, le prix des matières premières est plus élevé et nous n’avons pas réussi à répercuter ces hausses », a précisé Christophe Le Bars.



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