Exportation de céréales ukrainiennes – L’accord international « continue », estime l’ONU


Les Nations unies ont estimé mardi que l’accord international sur l’exportation de céréales d’Ukraine, qui a permis depuis l’été dernier d’atténuer une crise alimentaire mondiale, devrait poursuivre en l’état au-delà du 18 mars, même si la Russie en a divisé la durée par deux.

« L’accord sur l’exportation de céréales ukrainiennes continue pour le moment », a indiqué lors de son point de presse au siège de l’ONU à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres. Pressé de questions sur le renouvellement d’ici samedi de cette « Initiative des céréales en mer Noire » scellée en juillet et reconduite en novembre entre Russie, Ukraine, Turquie et ONU, M. Dujarric a répondu : « Nous faisons tout pour assurer la continuité de l’accord ». « En ce qui nous concerne, l’accord et l’Initiative se poursuivent » et « les contacts continuent », a ajouté, prudemment, le diplomate.

Après des consultations lundi à Genève, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine avait assuré « ne pas s’opposer à une nouvelle prolongation de « l’Initiative de la mer Noire » après l’expiration de son deuxième mandat le 18 mars, mais seulement pour 60 jours ».

Reconduction « automatique »

Le texte initial prévoit une tacite reconduction tous les 120 jours. Cette Initiative paraphée en juillet prévoit, dans ses dispositions, d’être « automatiquement prolongée pour la même période (de 120 jours) sauf si une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de la modifier ». En divisant sa durée par deux, Moscou se plaint en fait qu’un second accord parallèle, pour faciliter ses propres exportations d’engrais, soit bien moins fructueux que « l’Initiative » et accuse les alliés occidentaux de Kiev de faire blocage.

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Depuis lundi, l’ONU répète qu’elle fait tout pour sauver un mécanisme qui a permis de distribuer des dizaines de millions de tonnes de céréales sur les marchés mondiaux et d’apaiser la flambée des prix depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. Mais Kiev a dénoncé l’annonce russe de Genève, l’accusant de « contredire » « l’Initiative de la mer Noire » et renvoyant la balle à Ankara et aux Nations unies, ses « garants ».

Et les engrais russes ?

Les Russes s’estiment lésés par les maigres résultats de l’accord avec l’ONU sur leurs propres exportations de céréales et surtout d’engrais. Bien que ces produits ne soient pas frappés par les sanctions occidentales contre Moscou, elles ont eu pour effet indirect de dissuader des opérations d’intermédiaires qui craignent de tomber sous le coup de mesures de rétorsion aux États-Unis et en Europe.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a désigné mardi les coupables, à ses yeux : « Nous sommes sensibles aux efforts de l’ONU, de son secrétaire général en personne (…). Mais M. (Antonio) Guterres n’a pas réussi à percer le mur érigé par l’Occident ». Les points d’achoppement pour Moscou comprennent : les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l’approvisionnement en ammoniac via l’oléoduc Togliatti-Odessa, selon un négociateur russe.

Le porte-parole onusien Stéphane Dujarric a reconnu qu’en dépit « de progrès significatifs », il restait des « obstacles » notamment « en ce qui concerne les systèmes de paiement ». La directrice de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), « Rebeca Grynspan, son équipe et le secrétaire général lui-même, n’ont ménagé aucun effort pour faciliter ce commerce », a-t-il martelé.

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Crise alimentaire

L’accord sur les céréales a permis d’apaiser la crise alimentaire mondiale déclenchée par la guerre en Ukraine, l’un des pays producteurs dans le monde. Quelque 24,3 millions de tonnes de céréales sont sortis de ses ports depuis juillet. En revanche, une toute petite partie des 260.000 tonnes d’engrais russes stockées dans des ports européens a pu être débloquée.

Ainsi le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) est en train d’affréter un navire pour transporter plus de 34 000 tonnes de produits utilisés pour des engrais du géant russe Uralchem-Uralkali, de la Lettonie au Kenya, à la demande de Nairobi, a indiqué une porte-parole à l’AFP. Le PAM avait déjà transporté 20 000 tonnes de produits offerts par Uralchem-Uralkali au Malawi.

« « L’Initiative de céréales de la mer Noire », ainsi que le protocole d’accord sur l’exportation de nourriture et d’engrais russes, sont tous deux essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier dans les pays en développement », a conclu M. Dujarric.



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