Être mentor, c’est agir contre le déterminisme social


Chef de marque chez Pernod Ricard, Antoine Protin est également mentor. Il a été mis en relation avec Ilona, 19 ans, par le biais de l’association Proxité. Depuis, chaque semaine, ils organisent une « cession de travail d’une heure ». « Au début ça pouvait être de la préparation aux entretiens d’embauche et aujourd’hui ça tourne plutôt autour de comment se présenter en anglais. » Un soutien sur mesure, et évolutif.

Si Ilona a trouvé une alternance dans l’immobilier, comme elle le désirait, Antoine, lui aussi, y trouve son compte. « Ce qui me plaît particulièrement dans le fait de mentorer un plus jeune, c’est de recevoir de la part de ce jeune son point de vue sur mon métier, mon activité, et de voir dans quelle mesure cela l’aide à construire son propre parcours professionnel. »

Comme deux sœurs

À 22 ans, Justine, elle, est encore étudiante et déjà mentor ! Des jeunes qui accompagnent d’autres jeunes, c’est le concept de l’AFEV, l’association de la Fondation étudiante pour la Ville à Dijon, dont elle est membre.

Avec cette association de mentorat, Justine a rencontré Divine, 14 ans, en difficulté scolaire. Après une première rencontre en visio, « le contact s’est noué hyper naturellement ». « J’ai aidé Divine d’un point de vue scolaire, explication de leçons et révisions, mais il y a également eu un aspect orientation. » Et ce sont ces résultats quasi immédiats que Justine trouve le plus « gratifiant » dans son rôle de mentor.

« La relation mentor-mentoré, c’est un peu comme une relation entre deux sœurs… mais sans les crêpages de chignon ! » s’amuse-t-elle.

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Ouverture sur le monde

Pour Annie, ancienne directrice des ressources humaines (DRH) chez Axa et retraitée depuis 2018, être mentor c’est ouvrir des portes « pour que le mentoré puisse se développer, grandir, avoir confiance en lui ». Pour et avec Lucie, Annie a poussé les portes librairies et des musées. « Je crois beaucoup à la culture, c’est une ouverture sur le monde pour savoir comment il fonctionne », résume la mentor.

De cafés en thés, le duo a pris forme et vie. « Avec Lucie, c’est une relation très amicale, on se parle beaucoup, de tout. » Au point qu’elles connaissent désormais leurs familles respectives.

« Plus un jeune peut avoir un mentor, plus on va lutter contre le déterminisme social et c’est à ce moment-là qu’on aura réussi notre pari de ne plus avoir de jeunes isolés », philosophe Annie.



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