Éleveur sarthois, A. Doguet souffre pour ses vaches sonnées par la sécheresse


Voir ses vaches « vivre dans la poussière » le désole : éleveur à Vivoin, dans la Sarthe, Arnaud Doguet s’est habitué aux étés secs, mais pas au manque de fourrage qui l’oblige à nourrir ses bêtes en plein soleil avec du foin frais en attendant la pluie.

La sécheresse a fait de ses prairies des « paillassons ». « C’est de la terre sèche. Cela fait mal au cœur de voir mes vaches vivre dans la poussière » : alors que la sécheresse a gagné le département de l’ouest depuis maintenant trois semaines, cet éleveur sarthois de 40 ans rencontré par l’AFP exprime son désarroi.

« Oui, la sécheresse nous affecte sur les stocks de fourrage », explique ce grand homme brun à la silhouette sportive, qui possède une cinquantaine de vaches à viande de race limousine, des veaux, des poulets de Loué et produit un peu de céréales.

Faute de pluie et d’herbe fraîche, comme ses collègues, Arnaud Doguet n’a pas eu d’autre choix que de commencer l’affouragement de ses bovins dès le 15 juillet. « On a démarré un mois plus tôt et là on n’a toujours pas d’eau en perspective », explique le patron de cette exploitation de 80 hectares reprise de son père il y a six ans.

Malgré des pluies abondantes en juin et un hiver « les pieds dans l’eau », le sol limoneux et argileux de sa ferme est sec : selon lui, il est tombé seulement 50 mm de précipitations depuis le mois de mars.

Lundi, la préfecture de la Sarthe a pris des mesures de restriction des usages de l’eau pour l’ensemble des usagers et les agriculteurs demandant « à chacun de maintenir l’attention aux économies d’eau ». Dans le département, deux bassins versants sont en situation d’alerte et cinq autres en alerte renforcée.

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Sans mare, ni forage ou installation, chaque matin Arnaud Doguet ouvre grand ses robinets pour abreuver ses bêtes avec deux tonnes d’eau transportées dans des bacs. Une eau facturée 1,43 euro le m3 qui pèse sur son budget. « Le matin, le quotidien, c’est de donner à manger aux animaux, on fait la tournée ».

Crainte d’un effondrement des cours

Alors pour économiser les bottes de foin pour cet hiver, l’éleveur leur donne un mélange de farine et de foin enrubanné sous bâche, plus humide et riche en protéines. « J’ai au moins l’avantage d’avoir du stock », se console l’exploitant.

Fier de travailler sur le haut de gamme de la viande, il se sait aussi en sursis. Et craint que la sécheresse n’oblige certains à « vendre » une partie de leur bétail pour nourrir les bêtes restantes, avec un risque réel d’effondrement des cours à l’automne.

Est-ce la sécheresse de trop ? Alors que de fortes chaleurs sont annoncées vendredi, avec jusqu’à 39° dans la Sarthe, Arnaud Doguet rêve d’investir dans un goutte-à-goutte, une installation d’arrosage qui lui permettrait de garder ses prairies vertes toute l’année, mais il souhaiterait « une aide ».

Sur Twitter, d’autres éleveurs partagent leur désarroi face à cette nouvelle sécheresse.

Sébastien, dans la Creuse, a lui aussi commencé à distribuer les fourrages prévus pour l’hiver avec un mois et demi d’avance par rapport à la normale.

Pour farmer3b, dans le Nord, c’est la paille qui vient nourrir ses animaux :





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