échange tendu entre Macron et Bertrand sur Ascoval


Le chef de l’État et le président des Hauts-de-France se sont livrés à une discussion glaciale sur l’épineux dossier industriel et les tarifs de l’électricité.

La campagne pour 2022 est déjà dans toutes les têtes. Surtout chez Les Républicains, qui viennent d’entrer dans la dernière ligne droite de leur Congrès, censé désigner leur candidat à la présidentielle début décembre. Parmi les cinq personnalités qui y concourent figure notamment Xavier Bertrand, qui a déjà des fourmis dans les jambes à l’idée de se lancer. Présent à Guise (Aisne) ce vendredi, en qualité de président de la région Hauts-de-France, l’ancien ministre sarkozyste du Travail a profité de l’accueil républicain réservé à Emmanuel Macron pour interpeller le chef de l’État.

«Je peux vous prendre deux secondes sur un dossier ? Ascoval», a-t-il entamé face au président. Référence au récent projet du groupe sidérurgique allemand Saarstahl – qui administre le site de Saint-Saulve (Nord) -, qui a envisagé de transférer outre-Rhin une partie de la production de l’aciérie française pour réduire ses coûts, face à la flambée des tarifs de l’électricité. Avant de finalement renoncer in extremis, à l’issue d’une longue réunion avec la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher. «La solution retenue c’est qu’ils abandonnent», s’est donc félicité Emmanuel Macron.

Loin d’en rester là, la discussion a ensuite viré au dialogue de sourds entre les deux hommes. «C’est le tarif de l’électricité, le sujet», a avancé Xavier Bertrand. «Il va changer au 1er janvier », l’a coupé Emmanuel Macron. «Quand on aura la concurrence des Allemands avec le charbon, ils ne seront pas compétitifs. Il faut leur accorder le tarif préférentiel. C’est la seule solution», a exhorté le président de la région Hauts-de-France. «C’est la seule façon d’éloigner durablement les nuages», a-t-il poursuivi, revendiquant d’être le «porte-parole» des salariés concernés grâce à son «écoute du terrain».

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Une poignée de main aussi longue et glaciale que l’échange : près de 3 minutes

«Un, nous nous battons pour, à court terme, maintenir les tarifs. Deux, on se bat pour mieux, derrière, avoir la bonne taxonomie qui nous permettra dans la durée d’avoir les meilleurs tarifs. Trois, pour réformer les tarifs européens», a tenté d’expliciter en retour le chef de l’État. «J’ai compris, mais je vous dis que ce n’est pas ça la solution», l’a ensuite interrompu à son tour Xavier Bertrand, exigeant «des garanties» claires de la part de l’État et du gouvernement. «Vous savez peut-être mieux que tous les autres… C’est possible», s’est enfin agacé Emmanuel Macron.

Tout en prolongeant leur poignée de main, qui a duré aussi longtemps que leur échange glacial – près de trois minutes -, les deux hommes se sont quittés sur un constat de désaccord. «Le problème n’est pas de savoir qui a raison de nous deux…», a concédé Xavier Bertrand. Avant de recevoir une dernière pique de la part d’Emmanuel Macron en guise d’au revoir. «Je vous remercie d’être au côté des autres élus», lui a lancé le chef de l’État. Manière de le renvoyer à son statut de président des Hauts-de-France. Et de lui contester ce faisant celui d’adversaire potentiel pour 2022.

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