Des enfants placés suggèrent des pistes pour améliorer leur prise en charge


À l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, ce rapport doit être remis samedi au secrétaire d’État à l’Enfance, Adrien Taquet, en présence de 240 enfants de l’ASE.

Pouvoir partir en vacances avec sa famille d’accueil, avoir accès à des sorties culturelles… ou un éducateur qui s’autorise des sentiments «d’attachement» : dans un rapport remis samedi au gouvernement, plus d’un millier d’enfants placés suggèrent des pistes d’amélioration de leur quotidien. La plupart des mineurs confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) «demandent à être associés aux décisions qui les concernent», affirme l’auteur de ce rapport, Gautier Arnaud-Melchiorre, un étudiant de 26 ans lui-même ancien enfant placé, regrettant que «leur avis (soit) peu pris en compte».

A l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le rapport doit être remis samedi au secrétaire d’État à l’Enfance, Adrien Taquet, en présence de 240 enfants de l’ASE. Il est accompagné d’une «charte des droits des enfants protégés» dont le premier point proclame: «j’ai le droit d’être un enfant ou un adolescent comme un autre».

«Les lieux d’accueil doivent s’adapter aux enfants», non l’inverse

En fonction des lieux d’accueil – et des départements, qui les financent -, les situations sont très disparates, souligne le rapporteur. L’«engagement» de nombreux professionnels est réel, mais trop de mineurs subissent des «dysfonctionnements majeurs»: agressions sexuelles de la part d’autres mineurs, ruptures traumatisantes dans leurs parcours, prostitution. Après un tour de France des foyers et familles d’accueil et des rencontres avec des centaines d’enfants et adolescents qui lui ont parfois «montré leur chambre» ou leur «doudou», Gautier Arnaud-Melchiorre en a déduit que «ce sont les lieux d’accueil qui doivent s’adapter aux enfants» et non l’inverse.

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L’auteur propose ainsi des améliorations d’apparence «anodine», mais «fondamentales». Pour éviter un sentiment récurrent de «stigmatisation», voire de «honte», les enfants placés doivent bénéficier de plus d’argent de poche pour s’acheter des vêtements à leur goût ou aller chez le coiffeur, et ne doivent plus être amenés à l’école dans des camionnettes aux couleurs de leur foyer social.

Plusieurs enfants ont dit se sentir rejetés par leur famille d’accueil, qui refuse de les emmener en vacances, les confine dans leur chambre le soir, les humilie ou leur confie une quantité exagérée de tâches ménagères. «J’ai l’impression d’être un colis», témoigne ainsi un jeune. D’autres s’attristent que leur éducateur ne se sente pas autorisé à «s’attacher» à eux.

Remis à l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le rapport recommande encore d’améliorer la formation des professionnels pour qu’ils sachent mieux parler de sexualité avec les adolescents, et de permettre à ces derniers de vivre leur vie sexuelle autrement que dans des «squats». La loi «doit organiser la fin» des «sorties sèches» de l’ASE, qui voient des jeunes abandonnés du jour au lendemain par l’institution lorsqu’ils deviennent majeurs, soutient aussi le rapporteur.



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