L’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Les campagnes présidentielles donnent rarement lieu à des débordements de rigueur budgétaire. On y promet au contraire monts et merveilles à des électeurs soucieux de leur pouvoir d’achat et demandeurs de services publics. Peu importe que l’État n’ait plus un euro en poche ; une foire aux milliards commence, sans que jamais personne n’indique où les trouver. Il va pourtant bien falloir s’astreindre à cet exercice élémentaire. Non par fétichisme comptable, mais parce que nous n’avons plus le choix.
Le dernier budget du quinquennat – un déficit de plus de 150 milliards d’euros – décrit l’ampleur de la tâche. Jamais dans l’histoire on n’a assisté à pareille débauche d’argent public. Bien sûr, les circonstances justifient en partie que le gouvernement ait «cramé la caisse»: sans le soutien de l’État, des milliers d’entreprises auraient sombré et des millions de chômeurs pointeraient à Pôle emploi. On n’en dira pas autant de l’extension sans fin du «quoi qu’il en coûte», camouflage commode pour…