Dans le jardin secret de Michel Blazy


Son atelier, une petite maison, et surtout son jardin, à l’Île-Saint-Denis (93), n’ont pas changé depuis son arrivée en 1997, quand, jeune artiste, il quitte la Côte d’Azur (il est né à Monaco en 1966) et l’école d’art de la Villa Arson (Nice), où il a fait ses études, pour monter à Paris. Mais les lieux ont vu germer des dizaines et des dizaines de créations, ses murs de carottes, ses poubelles qui exhument de la mousse, ses baskets où poussent des plantes vertes. Tout un corpus d’œuvres éphémères et indomptables, végétalisées mais ancrées dans les matières synthétiques, qui font la sève de l’art de Michel Blazy.

Les lieux ont aussi vu défiler plusieurs vagues d’artistes qui ont trouvé là un espace où travailler et, en la personne de leur hôte, un complice, un grand frère et peut-être un exemple. Ainsi de Mimosa Echard, lauréate du prix Marcel Duchamp 2022, qui y séjourna un temps, après la première génération, celle des Hugues Reip et des Jean-Luc Blanc, et avant celle des derniers mois : « Mon fils et cinq ou six de ses amis font de la musique, du design, de l’art, de l’animation, se réjouit l’artiste. Certains habitent même ici. C’est vivant. En plus, ils sont bricoleurs et ont rendu les ateliers très praticables et, l’hiver, chauffés. » Lui, éternel modeste, ne prétend guère leur apprendre la vie. Seulement leur montrer comment faire face aux problèmes de production ou d’économie. « Moi, c’est comme ça en tout cas que j’ai appris la vie d’artiste, en écoutant les conférences que nous donnaient, à la Villa Arson, Martine Aballéa, Ben, Bertrand Lavier, Claude Rutault, Annette Messager ou Erik Dietman. »



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