Chicago hebdo – Record absolu pour le blé américain, dopé par la spéculation et l’Ukraine


Le prix du blé américain a atteint vendredi un record à la Bourse de Chicago (CME), emmené toujours plus haut par la crainte sur les exportations ukrainiennes et russes, qui attire les spéculateurs.

Le contrat à échéance la plus rapprochée, soit pour livraison en mars, est monté jusqu’à 13,4000 dollars le boisseau (environ 27 kg) pour le blé d’hiver de variété SRW (Soft Red Winter Wheat). L’ancien record remontait à février 2008.

Le principal contrat échangé est celui de mai, qui a lui atteint, dès l’ouverture, la limite réglementaire de variation sur une séance à la hausse ou à la baisse, fixée par le CME, soit 75 cents, sans quoi il serait vraisemblablement allé plus haut.

« On continue à intégrer le fait que ni l’Ukraine ni la Russie ne peuvent exporter, et le poids de ces réserves (mondiales) réduites joue sur les prix », a commenté, dans un bulletin vidéo, Steve Freed, analyste d’ADM Investor Services.

Le cabinet Agritel soulignait, dans une note, une demande « inédite » en blé en livraison rapprochée, « les acheteurs devant faire face à des défauts de livraisons » pour les cargaisons venues de la mer Noire. « Ainsi l’Algérie se tourne à nouveau vers l’origine française et l’Egypte va devoir puiser dans ses réserves. » La dynamique des cours est alimentée par certains opérateurs spéculatifs, qui avaient parié, avant l’invasion de l’Ukraine, sur une baisse du blé, et sont aujourd’hui contraints d’acheter en urgence pour se couvrir, a expliqué Dan Cekander, PDG du cabinet DC Analysis.

Par ailleurs, « beaucoup d’investisseurs particuliers se massent sur le blé » pour tenter de profiter de ce mouvement historique, « donc il y a beaucoup d’acteurs spéculatifs qui viennent sur le marché ».

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Selon Ryan Nielsen, analyste de Brugler Marketing & Management, les volumes sur les options (contrats qui permettent d’acheter ultérieurement à un prix donné) indiquaient que les cours du blé américain étaient prêts à grimper encore davantage.

Sur le marché européen, la séance a été encore marquée vendredi par une extrême volatilité, avec des pics inédits du blé et du maïs à respectivement 426 et 420 euros la tonne sur l’échéance de mars, la plus rapprochée.

Sur Euronext, le cours du maïs s’est finalement stabilisé à la clôture, en baisse de 29 euros, à 350 euros la tonne sur l’échéance de mars et en hausse de 17,5 euros sur celle de juin, à 329,5 euros la tonne.

Le prix du blé tendre était lui en hausse de 14,50 euros à 393,75 euros la tonne sur l’échéance de mars et de 371,75 euros sur celle de mai.



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