Bilan météo – Un hiver 2021-2022 doux et sec


Février 2022 a suivi la tendance établie en décembre et surtout janvier, à savoir douce et sèche, également bien ensoleillée. Frédéric Decker, météorologue à MeteoNews, dresse les bilans mensuel et saisonnier.

Comme son prédécesseur le mois de janvier,février 2022 a été largement sous l’emprise de conditions anticycloniques. Celles-ci ont fréquemment dirigé des masses d’air doux en direction de la France. Les périodes froides ont été inexistantes sur le pays au cours du mois, au contraire donc de la douceur omniprésente. La température moyenne mensuelle nationale s’élève à 8,0 degrés, soit 1,9 degrés au-dessus de la normale 1991-2020. Il s’agit du quatrième mois de février consécutif plus doux que la normale.

Depuis 1946, huit mois de février ont été plus doux que cette année avec un maximum appartenant toujours à 1990 avec une moyenne de 9,9 degrés. Le minimum absolu national en plaine a été atteint à Saint-Etienne le 12 avec – 7,1 degrés. Quant au maximum absolu national, il a été relevé au Luc-en-Provence le 17 avec 24,2 degrés.

L’hiver météo s’est donc terminé le 28 février. La douceur s’est très largement imposée durant ces trois mois. La température moyenne nationale hivernale est de 6,73 degrés, soit un excédent de 0,8 degré par rapport à la normale 1991-2020. Rappelons que la normale de l’hiver a augmenté de 1,7 degrés entre la période 1951-80 et la dernière trentaine d’années. Depuis 1946, dix hivers ont été plus doux que cette année, la palme revenant à l’hiver 2019-2020 et ses 8,10 degrés de moyenne.

Assez peu de pluie

Malgré un démarrage pluvieux et un mois de décembre arrosé, la suite de l’hiver s’est révélée bien sèche sur l’Hexagone avec des précipitations nettement déficitaires en janvier et février. La France a reçu une moyenne nationale de 36 mm d’eau au cours du mois de février pour une normale de 55 mm. Le déficit atteint près de 35 %.

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Un déficit de précipitations de 35 % en février et de 18 % pour l’hiver

Bien que faible, ce chiffre est loin des records et 14 mois de février ont été encore plus secs que cette année. Le record de faiblesse appartient à février 2012 et ses 11 mm ! Béziers s’est contenté de 0,4 mm de précipitations dans le mois, quasiment rien… Alors que Mouthe, dans le Doubs, a reçu 149 mm. En plaine, c’est Brest qui a reçu le plus de pluie : 92 mm.

Les 164 mm de précipitations de moyenne nationale pour cette hiver sont inférieures à la normale qui affiche 199 mm. Le déficit est de 18 %. L’hiver 2016-2017 était toutefois plus sec : 115 mm. Depuis 1946, 14 hivers ont été plus secs que cette année avec un minimum absolu à 89 mm seulement en 1991-1992. Pour info, le maximum reste 306 mm en 1978-1979.

Soleil généreux

Dans la suite des mois de décembre et janvier, février est resté très bien ensoleillé en liaison avec la prédominance des conditions anticycloniques. La France a en effet profité de 129 heures de présence du soleil en moyenne nationale pour une normale de 109 heures. L’excédent est donc de 18 %. Bien qu’élevé, ce chiffre a été dépassé par dix mois de février depuis 1946 avec un record établi en 2019 : 172 heures. Brest a toutefois peu vu l’astre du jour : 58 heures de présence seulement dans le mois. À l’opposé, Saint-Auban, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a profité de 216 heures d’ensoleillement.

Avec trois mois sur trois excédentaires, l’hiver 2021-2022 a donc été bien ensoleillé : 308 heures de présence du soleil en moyenne nationale pour une normale de 273 heures (+ 13 % par rapport à la normale). Depuis 1946, 11 hivers ont été encore plus ensoleillés que cette année avec un record appartenant toujours à l’hiver 1948-1949 : 363 heures.

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Malgré l’anticyclone très présent, une courte période perturbée a permis le passage de la tempête Eunice le 18 février et de plusieurs coups de vent successifs autour de cette date. Eunice s’est payé le luxe de battre quelques records mensuels de vent violent : 152 km/h à Boulogne-sur-Mer (ancien record mensuel : 144 km/h le 28 février 1990, le record annuel reste 162 km/h le 16 octobre 1987), 138 km/h à Calais (ancien record mensuel : 120 km/h le 9 février 2020, le record annuel reste 148 km/h le 13 janvier 1993), 118 km/h à Rouvroy-en-Santerre dans la Somme (ancien record mensuel : 109 km/h le 28 février 2010, le record annuel reste 139 km/h le 17 décembre 2004), 111 km/h à Saint-Arnoult dans l’Oise (ancien record mensuel : 103 km/h le 11 février 2007, le record annuel reste 127 km/h le 12 janvier 2017). Un record absolu, annuel est tombé : 131 km/h à Radinghem (62) ; ancien record annuel : 130 km/h le 27 décembre 1994.

Un hiver 2021-2022 donc globalement calme, sec, doux et ensoleillé, marqué malgré tout par le passage de quelques coups de vent et celui de la tempête Eunice le 18 février.



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