Barnier, Valls et Stefanini réunis pour «les rencontres pour la France»


Dans l’Yonne, les différentes personnalités politiques ont défendu l’«échange démocratique» et fustigé la «radicalité» des débats.

Comme une pause dans l’effervescence déjà palpable de la campagne. C’est à Auxerre, dans l’Yonne, que le député Les Républicains Guillaume Larrivé a souhaité prendre un pas de côté. Au milieu des colonnes de l’Abbaye Saint-Germain, l’élu a organisé pour la première fois un nouveau rendez-vous, qu’il espère annuel, des «rencontres pour la France». Censées créer une «bulle» de «débat démocratique», elles devaient aussi incarner «le contraire de ce que l’on voit à la télévision et sur les réseaux sociaux». «Ici, on n’est pas en campagne électorale. Je pense que l’on a besoin d’un vrai endroit où l’on se pose, où l’on écoute. Un endroit de débat démocratique, préalable indispensable à la décision démocratique», a-t-il déclaré en préambule.

L’affiche de la journée était éclectique. Autour d’une première table ronde consacrée à la restauration de la «paix civile , la philosophe libérale Monique Canto-Sperber, le conseiller d’État et directeur de campagne de Valérie Pécresse, Patrick Stefanini, mais aussi l’essayiste Hakim El Karaoui et, plus surprenant, l’ancien premier ministre socialiste Manuel Valls, ont exposé les défis et solutions pour la France. Les discussions sont allées de la «reconstruction de la politique» selon Manuel Valls à la nécessite de «redonner toute sa crédibilité à l’État régalien» pour Patrick Stefanini.

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«Une menace directe pour la paix civile»

Difficile de le contourner, le polémiste Eric Zemmour a aussi été nommé plus d’une fois durant les discussions. Tantôt pour appeler à éviter le «chamboule-tout extrémiste», selon l’ancien premier ministre. Tantôt pour rappeler, dans les mots de Hakim El Karaoui, que «contrairement à ce que dit (l’écrivain), tous les musulmans ne sont pas des salafistes». Protagoniste des derniers débats, la radicalité a elle aussi été érigée comme le «piège» dans lequel politiques et citoyens ne doivent pas tomber.

«Quand j’entends que Sandrine Rousseau vit avec un homme ‘déconstruit’, je vois que cette notion de déconstruction est omniprésente. L’idée que tous ceux qui ne partagent pas cette expérience de souffrance commune sont marqués d’un péché originel est une menace directe pour la paix civile», a déclaré Monique Canto-Sperber. Sans manquer d’insister sur le langage «neutre» et «commun», prérequis absolu pour «échanger».

Alors que Les Républicains ne disposent pas encore d’un candidat officiel – il faudra théoriquement attendre le 4 décembre -, et que le parti est quelque peu éclipsé par les discussions de procédure, les débats du jour étaient aussi une occasion de montrer les idées que veut faire valoir la droite. «C’est important de remettre du fond dans les notions qu’emploient les politiques. Personne ne défend véritablement une vision, c’est pourtant ce qu’attendent les Français», souffle en privé l’un des intervenants. «Il faut qu’on s’impose dans les débats. Mais ce n’est pas facile. Comme on a tardé à mettre en place la procédure, on donne l’impression qu’il y a trois candidats. Et pendant ce temps-là, Emmanuel Macron et Éric Zemmour font campagne», complète un acteur de premier plan à droite.

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Michel Barnier pour évoquer la «puissance» de la France

Après avoir profité d’un buffet bourguignon fourni, le candidat en lice pour le congrès LR Michel Barnier a d’ailleurs à son tour pris la parole. Présenté par l’hôte du jour comme étant «l’un de ceux de plus en plus capables de tracer ce chemin que cherche la nation», l’ancien négociateur du Brexit a été invité à s’exprimer sur la «puissance française». «Regardons le monde tel qu’il est», a-t-il déclaré, avant de mettre en garde contre le risque de devenir «spectateurs de notre propre avenir».

Quelques brèves séances de dédicaces plus tard, les tractations pour le scrutin ultime prévu dans moins de sept mois sont rapidement revenues dans les discussions. «Xavier Bertrand n’aura jamais le vote des militants», ont pronostiqué certains. «Le vide qu’on laisse fait cruellement monter Zemmour. Il est devenu notre principal problème», se sont inquiétés d’autres. La parenthèse aura été de courte durée.

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