Après 11 ans d’absence, le Museon Arlaten se redécouvre enfin !


1. Une riche collection pour mieux connaître la vie provençale

40 000. C’est le nombre de documents et d’objets que compte la collection du Museon Arlaten, qui s’étend du XVIIIe siècle à nos jours et illustre la vie quotidienne en Provence. Créé à la fin du XIXe siècle, celui-ci a été l’un des premiers musées d’ethnographie régionale et a constitué sa collection dès 1896, grâce à Frédéric Mistral (1830–1914) et son ami Émile Marignan (1847–1937), du musée d’Ethnographie du Trocadéro. Ils ont fait appel aux Provençaux grâce à des relais dans la presse et ont rapidement récolté un ensemble d’objets, enrichi au fil des années. Bijoux, tableaux, monnaies, animaux naturalisés, mobilier, maquettes, charrettes… Tous racontent un peu de la culture provençale, populaire, agricole, artisanale ou artistique.

Vue intérieure du Museon Arlaten

Vue intérieure du Museon Arlaten

i

Cd13-Coll. Museon Arlaten – musée de Provence • © Sébastien Normand

2. Une architecture exceptionnelle

La rénovation du Museon Arlaten a été orchestrée par l’architecte Michel Bertreux de l’agence Tetrarc ; aujourd’hui, 1765 mètres carrés de parcours sont ouverts au public. Les travaux ont ainsi fait entrer dans le XXIe siècle un bâtiment dont l’histoire remonte… à l’époque romaine ! Le Museon Arlaten est en effet installé à l’extrémité du Forum arlésien ; durant la Renaissance, le lieu a été converti en demeure aristocratique, puis, aux XVIIe et XVIIIe siècle, en collège de Jésuites – dont la chapelle accueille désormais les expositions temporaires. La Révolution française l’a vu devenir prison… Et après quelques décennies d’usage municipal, il a accueilli les collections du musée dans un cadre exceptionnellement préservé. Comme le résume l’architecte : « Lorsque vous vous placez au pied des vestiges de l’ancien forum romain et que vous regardez vers le ciel, vous avez la sensation de parcourir presque toute l’histoire architecturale en Provence, de l’Antiquité au XIXe siècle. »

Lire aussi article :  Travailleurs saisonniers - Une convention pour faciliter le recrutement de saisonniers marocains en France
Vue de la cour intérieure, forum romain

Vue de la cour intérieure, forum romain

i

Cd13-Coll. Museon Arlaten – musée de Provence • © Lionel Roux

3. Des dispositifs numériques à la pointe

Les ambitieux travaux menés pendant plus d’une décennie ont permis au musée d’ouvrir une réflexion sur l’apport du numérique, qui séduit tant le public aujourd’hui. Il s’agissait de l’inclure, mais sans distraire le regard des richesses patrimoniales ici exposées… Résultat ? Des cartels numériques sont venus compléter ceux établis par Frédéric Mistral lui-même (eux sont toujours présentés au format papier) : ils sont interactifs et se découvrent sur des tablettes tactiles, qui ajoutent aux informations de courtes vidéos documentaires, disponibles en plusieurs langues. Ils permettent également d’écouter des poèmes de Mistral en langue provençale, pour mieux en ressentir le rythme et la douce musicalité. Des tables numériques et des écrans tactiles s’additionnent aux tablettes, ajoutant une touche ludique au parcours muséal. Celui-ci est également introduit par une projection immersive poétique, et conclu par une fresque murale kaléidoscopique des paysages de la Provence actuelle…

Vue intérieure du Museon Arlaten

Vue intérieure du Museon Arlaten

i

Cd13-Coll. Museon Arlaten – musée de Provence • © Sébastien Normand

4. Partir à la rencontre de Frédéric Mistral

À l’instar de Jean Giono au XXe siècle et de René Frégni aujourd’hui, Frédéric Mistral porte haut les couleurs de la Provence à travers ses écrits, notamment poétiques. Figure centrale du musée, c’est avec plaisir et tendresse que l’on marche dans ses pas : fils de propriétaires agricoles, Mistral a passé une bonne partie de sa vie dans les champs, tout en développant une passion érudite pour la culture provençale, qu’il s’est fait une mission de préserver. Il participait à des congrès, a créé en 1854 le Félibrige, une association de défense et de promotion de la langue d’Oc, s’est engagé dans le travail colossal du premier dictionnaire provençal-français… Jusqu’en 1899, année de l’inauguration du Museon Arlaten, l’œuvre d’une vie, qui garde aujourd’hui son empreinte. Un homme plus que remarquable !

Lire aussi article :  Malgré la présence de termites, la vie continue sur la Presqu’Île d’Arvert.
Buste de Frédéric Mistral

Buste de Frédéric Mistral

i

Cd13-Coll. Museon Arlaten – musée de Provence • © Cyril Brunet

5. À la découverte d’une cabane camarguaise

Chef-d’œuvre du musée, la cabane camarguaise est l’une de ses pièces les plus impressionnantes. Il semble qu’elle y ait été apportée sur l’initiative de l’archéologue Fernand Benoit à la fin des années 1940, pour témoigner de l’architecture rurale. Elle provient de la commune de Salin-de-Giraud et accueillait autrefois des accessoires et un mannequin de gardien de taureaux… Une muséographie datée et figée, qui laisse place aujourd’hui à une nouvelle présentation : une projection de peintures animées, réalisée par Éric Bernaud et Valéry Faidherbe, redonne vie à la cabane et montre comment ces petites constructions sont passées d’habitats de saliniers, de vanniers et de pêcheurs à résidences secondaires pour les vacanciers venus de loin. Passionnant !

Projection numérique. Vue intérieure du Museon Arlaten

Projection numérique. Vue intérieure du Museon Arlaten

i

© Cinemagraphic pour le Museon Arlaten – musée de Provence

Visuel à la une : Vue intérieure de la chapelle du Museon Arlaten, Cd13-Coll. Museon Arlaten-musée de Provence ©Rémi Bénali 



Source link