Accord de libre-échange – L’UE doit avancer sur le dossier Mercosur, estime l’ambassadeur d’Espagne


L’Union européenne doit se garder de tout immobilisme sur l’accord commercial avec les pays du Mercosur, a estimé jeudi l’ambassadeur d’Espagne à Paris, appelant à établir « une feuille de route » et donner « une échéance » lors du sommet des 17 et 18 juillet à Bruxelles.

L’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) ont conclu un accord commercial en 2019, après plus de 20 ans de négociations complexes, mais celui-ci n’a pas été ratifié en raison notamment des préoccupations européennes sur les politiques environnementales, en particulier du Brésil.

Victorio Redondo Baldrich, dont le pays a pris la présidence de l’UE, a rappelé qu’un « document détaille des engagements » additionnels. « Dans tous les cas, l’Espagne a l’intention de donner un élan définitif à ce dossier car celui-ci est important d’un point de vue économique et commercial mais fondamental d’un point de vue géostratégique », a-t-il déclaré lors d’une audition au Sénat. « Là où l’UE ne sera pas présente, d’autres puissances parfois avec des valeurs différentes aux nôtres le seront », a-t-il mis en garde, exhortant à ne pas attendre « pour toujours » et « à ne pas laisser le sujet éternellement sans solution ».

Les agriculteurs français font pression sur le gouvernement pour que cet accord ne soit pas signé arguant qu’ils sont soumis à des réglementations bien plus strictes que les agriculteurs brésiliens par exemple. Ils redoutent aussi un afflux de produits en provenance du Brésil au détriment de leur propre production.

« Nous comprenons la position de la France, nous comprenons le souci des agriculteurs », a assuré le diplomate. Mais il est nécessaire de prendre des décisions « dans une perspective stratégique ».

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Pour le prochain sommet européen – CELAC (Communauté d’États latino-américains et caraïbes), Madrid ne table toutefois pas sur un accord, a-t-il néanmoins précisé. « Si on avait un accord, ce serait magnifique mais le plus important est d’avoir conscience tous de l’importance de cet accord (…) et qu’il faut faire un chemin commun », a dit Victorio Redondo Baldrich. « On doit au moins sortir du sommet avec une feuille de route, avec un mandat pour négocier quelques étapes pendant notre présidence ou la prochaine », a-t-il souhaité.

Les pays du Mercosur réunis en début de semaine en Argentine avaient, eux, appelé à une relation plus équilibrée avec l’Union européenne. L’Argentine et le Brésil, les deux plus grandes économies d’Amérique du Sud, s’étaient aussi élevées contre les exigences « inacceptables » et « partiales » de Bruxelles en matière d’environnement, dans le cadre des discussions sur l’accord commercial.



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