Académie d’agriculture de France – Agriculture et numérique : grand basculement révélé par la crise du Covid-19, le point en 2022


À l’occasion de la crise du Covid-19, loin de sombrer dans le désespoir, le monde agricole a su réagir, et souvent en utilisant le numérique. Par exemple, sur la banque, l’e-commerce ou la médecine, le monde agricole a véritablement basculé dans le numérique, qu’il avait adopté depuis un certain temps mais envers lequel il gardait une certaine distance. Cette fiche de l’Académie d’agriculture de France actualise, en 2022, la vision que l’on avait de ce sujet en 2020.
Elle montre que l’essentiel des observations faites alors reste d’actualité, sauf quelques “détails” qui n’en sont pas.

Vente directe de produits agricoles par Internet

Face à la fermeture de marché et aux pertes de certaines ventes (agneau pascal, par exemple), des agriculteurs se sont lancés dans la vente directe, alors même qu’ils avaient pu y être réticents. La crise a amené le développement de différentes solutions s’appuyant sur le bouche à oreille, grâce aux réseaux sociaux, et sur une logistique efficace : drive, livraisons. Il est intéressant de voir se développer des libres-services avec des casiers préremplis de légumes ou fruits, avec paiement par carte de crédit, donc des systèmes connectés. Ces solutions nécessitent cependant un très bon sens du commerce, qui n’est pas toujours présent dans le monde agricole. Elles peuvent aussi amener une nouvelle répartition des rôles au sein de l’unité familiale.

Télémaintenance et surveillance à distance des équipements agricoles

De plus en plus de matériels sont surveillés à distance via Internet : stations météorologiques, machines à traire, moissonneuses, tracteurs, au point que les fabricants ou les concessionnaires en savent plus que leurs propriétaires, sur des machines qui appartiennent tout de même à leurs clients agriculteurs. Il existe aussi des concessionnaires qui proposent des services de diagnostic et de dépannage à distance, de conseil à l’optimisation des performances de ses matériels ou encore de maintenance prédictive, moyennant des abonnements dédiés. Mais les équipements de plus en complexes ne peuvent pas être réparés par les agriculteurs eux-mêmes.

Lire aussi article :  Table ronde autour de Bitcoin organisée par PyratzLabs

Robotisation

Le manque de main d’œuvre a incité à se tourner vers la robotisation. Ainsi en Californie – où la fermeture de la frontière mexicaine a provoqué une grave pénurie de main d’œuvre – les agriculteurs regardent du côté des robots, notamment ceux de cueillette, qui ont fait beaucoup de progrès grâce à l’intelligence artificielle analysant en temps réel les images captées, et donc repérant les fruits mûrs. La robotisation en productions végétales s’est développée de façon accélérée dans la période Covid-19, et nous a fait oublier que 95 % des robots travaillent en productions animales, robots de traite en premier lieu, robots d’alimentation, robots repoussant le fourrage en direction des vaches, robots de nettoyage des locaux d’élevage. Le développement des robots en élevage va diminuer la pénibilité du travail et surtout les astreintes, samedi, dimanche et fêtes ! Mais ceci concerne les élevages de taille moyenne, parce qu’au-delà de deux vaches, la salle de traite bien connue retrouve toute son utilité.

Robot cueilleur de pommes (Robotics Trial Kenzi), robot de binage des betteraves sucrières (Naio) et robot cueilleur de fraises ( Kopievan Agrobot)

Télévétérinariat

Un décret du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, paru au Journal officiel du 6 mai 2020, autorise les vétérinaires à réaliser des consultations à distance et à recourir à des expertises par le biais d’outils numériques.

Les insuffisances en milieu rural face aux besoins en Internet

Malgré d’énormes progrès du côté de l’ADSL, la fibre optique ou la 5G, les accès Internet sont encore insuffisants en milieu rural : la 4G, l’ADSL et plus encore la fibre optique sont loin d’irriguer totalement nos campagnes. Ceci est d’autant plus pernicieux que le débit des réseaux de télécommunication est sans cesse appelé à augmenter, comme par exemple pour le développement des téléconférences et la généralisation du télétravail. Le haut débit est devenu indispensable, parce que le numérique est devenu une clé essentielle de nos économies ; ceci devrait inciter les acteurs du privé comme ceux du public à revendiquer le haut-débit pour tous. Un autre problème est l’illectronisme, rendant indispensables les moyens de formation.

Lire aussi article :  Fermeture des restaurants - Le caviar fait grise mine, en attendant des jours meilleurs

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ci-dessous.

https://www.academie-agriculture.fr/

Pour approfondir le sujet consultez aussi



Source link