À Toulouse, 48h sous le signe du Printemps de Septembre


Jour 1 – 10h30. Petit-déj’ place du Capitole

C’est l’endroit le plus célèbre de Toulouse, le lieu de tous les rassemblements – autrement dit, l’endroit parfait pour prendre le pouls de la ville rose ! Les nombreux cafés et restaurants donnent à la place du Capitole un petit air de fête, qui nous porte jusqu’à l’Espace Écureuil, discrète mais remarquable fondation d’art sur deux étages. Au rez-de-chaussée, le parcours débute avec les feuilles de Silvia Bächli (née en 1956). L’artiste suisse produit des dessins à la gouache dont l’apparente simplicité ne fait que renforcer l’effet subjuguant. Il y a le choix des couleurs, d’abord, parfaitement accordées entre elles. Puis les lignes, habitées des gestes qui les ont tracées sur la feuille – et, explique l’artiste, des souvenirs ou des visions fugaces qui les ont inspirées. Au sous-sol, l’une de ses élèves, Maria Tackmann (née en 1982), a ramassé dans la ville toutes sortes de rebuts pour dessiner au sol une vaste fresque, faite de modestie et d’attention au monde.

Vue de l’exposition Silvia Bächli

Vue de l’exposition Silvia Bächli

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© le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

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Sur les cendres de l’hacienda. Silvia Bächli et Maria Tackmann

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

www.caisseepargne-art-contemporain.fr

11h40. Un tour aux Ombres Blanches

À deux pas de la place du Capitole, la librairie des Ombres Blanches émerveille : la boutique principale, immense et tentaculaire, s’avère parfaite pour se perdre dans les nouveautés de la rentrée littéraire. Elle possède même un sympathique café ! À deux minutes à pied, une annexe de la librairie et sa galerie d’art complètent le voyage littéraire avec une exposition consacrée à Adrien Dax (1913–1979), dont les dessins automatiques, entourés d’archives et de savoureuses photographies, viennent illustrer le passé surréaliste de Toulouse.

Adrien Dax, De l’arbre au tigre par l‘éclair

Adrien Dax, De l’arbre au tigre par l‘éclair, 1961

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Adrien Dax et l’activité surréaliste à Toulouse

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

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13h10. Déjeuner rapide et peintures anonymes

Un plat et un café à la brasserie des Beaux-Arts, et nous voilà repartis. Voisine du restaurant, L’Adresse du Printemps de Septembre vous fournira tout ce dont vous avez besoin (plan, livret) et expose des œuvres de Gilles Conan et Jean-Marie Krauth. Traversez le quai et empruntez le Pont Neuf, lequel vous donnera un avant-goût du projet participatif de Serge Boulaz (né en 1975) montré au Château d’Eau, sur l’autre rive : l’artiste a lancé un appel à photographies, prises au smartphone et sans sujet ou thème commun, qui ont été ensuite choisies puis peintes par des anonymes. Résultat ? 700 œuvres aux techniques éclectiques, montrant Toulouse, les Gilets jaunes, les masques sur les visages… Un aperçu du monde actuel, de ses crises et de ses moments de joie. Sur le pont, les peintures récompensées par le jury.

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Serge Boulaz, Projet participatif Attention, n’oubliez personne !

Serge Boulaz, Projet participatif Attention, n’oubliez personne !

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© le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

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Serge Boulaz. N’oubliez personne !

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

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15h. Connaissez-vous l’hôpital La Grave ?

Lors d’un voyage, on souhaite tout sauf faire un tour à l’hôpital ; cette fois-ci, on y court pour découvrir la très belle exposition d’Éric Baudart (né en 1972), Gyan Panchal (né en 1973) et Chloé Delarue (née en 1986) dans le réfectoire : tous réutilisent des objets usagés et leur offrent une vie nouvelle, plastique et sculpturale. Un caisson de congélateur, posé dans l’espace blanc, ressemble à s’y méprendre à un mystérieux sarcophage, d’anciens radiateurs de voiture forment une superbe composition abstraite… À deux pas de là, dans le passage Raymond VI, Virgine Loze (née en 1964) a produit une grande fresque ; dans le jardin, une sculpture de Franz West (1947–2012), sorte de monumental boyau rose, est précieusement gardée de l’édition 2005 – il paraît, nous raconte le directeur artistique Christian Bernard, qu’elle est unanimement détestée par les Toulousains.

Vue de l’exposition d’Eric Baudart, Chloé Delarue et Gran Panchal

Vue de l’exposition d’Eric Baudart, Chloé Delarue et Gran Panchal

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© le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

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Éric Baudart — Chloé Delarue — Gyan Panchal

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

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16h30. La myriade des Abattoirs

Prêts pour le musée des Abattoirs ? Ici vous attendent de nombreuses pépites (près d’une vingtaine d’artistes !), comme la jeune Mathilda Marque Bouaret, héritière de Roland Topor, des Surréalistes et des contes pour enfants qui dérapent. À voir également, Miryam Haddad, bien connue depuis qu’elle a été exposée à la Collection Lambert d’Avignon, Natacha Lesueur et sa série des Humeurs des Fées, Jean-Luc Verna, Miriam Cahn, Antoine Bernhart, Virginie Loze à nouveau… S’il vous reste un peu d’énergie, marchez 100 mètres jusqu’au Centre culturel Saint-Cyprien et au Matou, voisins, où Élisa Larvego présente deux films et une série de photographies prises dans des lieux d’accueil pour réfugiés. Le soir, n’oubliez pas de jeter un œil à l’agenda du Printemps : concerts, spectacles, projections… Impossible de s’ennuyer ! Les flâneurs remarqueront, en empruntant à nouveau le Pont Neuf, l’éclairage orchestré par Laurent Fachard, qui plonge la ville dans une lumière violette…

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Mathilda Marque Bouaret, Sans tire, momentané

Mathilda Marque Bouaret, Sans tire, momentané, 2020

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Peinture à l’huile sur toile tendue sue châssis • 162 × 130 cm • © Mathilda Marque Bouaret

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Mathilda Marque Bouaret

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

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Jour 2. 10h00. Au Couvent des Jacobins, un inoubliable duo

Une première visite, et non des moindres, pour nous mettre en jambe en ce deuxième jour de visite. Au Couvent des Jacobins, une installation de néons répond aux lueurs colorées et à la verticalité des vitraux : elle a été installée là par l’artiste Sarkis (né en 1938) lors du Printemps de Septembre de 2018, et a été depuis acquise par la ville (excellente nouvelle tant l’œuvre se glisse avec harmonie dans ce haut lieu du patrimoine toulousain). Un tour par le cloître – sublime – et nous voilà dans le réfectoire, où la sculptrice Katinka Bock (née en 1976) dialogue avec Toni Grand (1935–2005). Dans ce lieu protégé, où il ne faut rien accrocher, rien suspendre, rien appuyer au mur, elle a décidé de contourner l’écueil du monumental et de dessiner un parcours fluide et précis entre leurs travaux, où surgissent des formes connues (boules de pétanque, radiateur) et d’autres infiniment plus énigmatiques. Un coup de cœur absolu, peut-être le plus fort de cette édition.

Sarkis, Mesure de la lumière

Sarkis, Mesure de la lumière, 2018

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Installation au couvent des Jacobins, • © le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

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Katinka Bock — Toni Grand. Pas de deux

Du 17 septembre 2021 au 17 octobre 2021

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11h. Redevenir étudiant

À cinq minutes à pied, l’isdaT (Institut supérieur des arts et du design de Toulouse) offre l’occasion providentielle de se plonger dans l’obscurité et de s’enfoncer dans de gros coussins pour assister à des projections de films et d’œuvres vidéo. Avec, du 1er au 3 octobre, le « Let Us Reflect Film Festival » organisé par le centre d’art contemporain Chapelle Saint-Jacques, puis, du 6 au 17 octobre, des films issus de la collection du Cnap. Dans l’entrée, levez les yeux sur l’œuvre lumineuse de Gerhard Merz, souvenir de l’édition 2005.

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Shireen Seno, Nervous Translation

Shireen Seno, Nervous Translation, 2018

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Le Printemps de septembre à l’isdaT

5 quai de la Daurade, 31000 Toulouse

L’isdaT, partenaire du Printemps, accueille pour le festival de nombreux évènements (expositions, projections, installations, concerts…)

Retrouvez la programmation complète

12h. Excursion au nord de la ville, puis au sud

Si le festival se concentre dans un rayon d’une vingtaine de minutes à pied dans le centre de la ville, certains lieux osent la distance. Notre conseil : profitez de la clémence de l’été indien et sautez sur un VélôToulouse. Direction : le nord de la ville, où on visitera le BBB centre d’art, qui présente le travail de l’artiste autrichienne injustement méconnue Kiki Kogelnik, le Lieu-Commun, artist run space qui reprend l’exposition « Un autre monde », qui s’intéresse aux frontières du réel, et enfin le Garage Bonnefoy avec les œuvres d’Yves Bélorgey dont la série se poursuit à l’université du Mirail. Son regard sur l’architecture, sur les intérieurs intimes et sur la ville vaut bien ce détour : ses grands formats sont si captivants qu’ils semblent nous avaler tout cru.

Vue d’exposition Yves Bélorgey, CIAM – La Fabrique

Vue d’exposition Yves Bélorgey, CIAM – La Fabrique

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© le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

15h30. Générique de fin

On aurait pu commencer par là, mais ce sera notre ultime visite : au Trentotto, un nouveau lieu façon hangar réhabilité au sud-ouest de la ville, le Printemps a orchestré un « Générique » de sa 30e édition. Chaque artiste y est présent à travers une œuvre ou une série. Dont la série (jamais montrée, insiste le directeur artistique) de dessins érotico-trash d’Antoine Bernhart (né en 1950), alignés dans une petite salle fermée par un rideau. Et qui signe bien la ligne artistique de cette édition : il n’y en a pas. Nul fil rouge, si ce n’est l’amour sincère de Christian Bernard pour les artistes présentés, sans influence des modes. Un patchwork dont la richesse nous enchante. Et qui assure de bien belles découvertes, aux néophytes comme aux habitués des galeries.

Vue de l’exposition « Générique » au Trentotto

Vue de l’exposition « Générique » au Trentotto

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© le Printemps de septembre / photo : Damien Aspe

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Paris-Toulouse : en route !

Comment y aller ?

Un peu plus de 4h20 en TGV

 

Où se loger ?

Hôtel Ibis Styles, 20 place du Capitole, 31000 Toulouse.

Parfaitement situé pour rayonner dans toute la ville, l’hôtel possède deux cours intérieures où il est plaisant de se reposer entre deux expositions.

Téléphone : 05 61 21 17 54



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