à Paris, le Parti animaliste lance sa campagne


REPORTAGE – Plus de 200 militants étaient réunis samedi dans le 10e arrondissement de la capitale autour d’Hélène Thouy, candidate à l’élection présidentielle.

«Nos solutions sont radicales, mais elles sont les seules à être raisonnables.» C’est dans une salle en effervescence qu’Hélène Thouy, candidate du parti animaliste, a conclu samedi une soirée où plus de 200 militants de son parti se sont retrouvés pour lancer l’élection présidentielle. La prétendante, qui souhaite que les débats sur la cause animale soient au centre du débat en 2022, s’est félicité que cette question soit actuellement au cœur des préoccupations. «On sent un frémissement. La quasi-totalité des autres partis parlent des animaux et de leur bien-être», a-t-elle lancé devant ses troupes, dans le 10e arrondissement de Paris.

Interdiction de la chasse à tir à des fins de loisir, création d’un ministère de la condition animale, fin de l’élevage intensif et industriel : la chef de file du mouvement a évoqué les différentes mesures phares qu’elle porte, tendant la main «aux éleveurs» et fustigeant la FNSEA (fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). Elle s’en est également pris aux chasseurs, qui assouvissent selon elle une «pulsion sordide et honteuse» en faisant «régner une sorte de terreur et d’insécurité dans les campagnes». Dans un discours aux allures de meeting de campagne, elle n’a pas oublié d’égratigner le chef de l’État, qui se présente en «grand amoureux des animaux» mais ne fait selon elle rien pour eux. «On dirait qu’il a déclaré le massacre des animaux grande cause du quinquennat», assène-t-elle.

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De bons résultats aux précédentes élections

C’est en juillet dernier, après cinq ans d’existence, que le Parti animaliste a annoncé sa volonté de participer à l’élection présidentielle. Une nouvelle bataille électorale pour ce mouvement, qui revendique 4000 adhérents, et qui n’a fait qu’augmenter ses scores aux précédentes élections. En 2017, lors des élections législatives, le mouvement avait obtenu 63.637 voix sur tout le territoire, soit 1,10% des suffrages exprimés dans les 142 circonscriptions où il présentait un candidat. Mieux, en 2019, à l’occasion des élections européennes, le parti avait obtenu 2,2% des voix, plus que l’UPR de François Asselineau et que Lutte ouvrière et presque autant que le candidat du Parti communiste, Ian Brossat (2,5%). Lors des élections municipales, le parti a également réussi à obtenir plusieurs sièges de conseillers municipaux grâce à des alliances transpartisanes.

Dynamisée par ces bons résultats, Hélène Thouy entend maintenant faire entendre sa voix lors de la reine des élections : la présidentielle. «Nos idées auront une audience bien plus grande si nous parvenons à participer aux débats. Imaginez notre candidate, sur une chaîne du service public, défendre la cause animale devant Macron ou Mélenchon. Ce serait une publicité énorme», se réjouit Simon, co-président de Campus Animaliste, l’antenne jeune du parti, créée ce samedi.

Mais pour cela, il faudra d’abord obtenir les 500 parrainages nécessaires pour figurer sur la ligne de départ. Une tâche que nombre de militants s’attellent à réaliser, localement. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs, un peu plus tôt dans la journée, participé à un atelier de formation sur la «collecte de parrainages». «Ça avance bien, je suis optimiste», confie Hélène Thouy, qui ne veut toutefois pas donner d’indication sur le nombre de promesses de signatures déjà enregistrées. Mais certains maires subiraient selon elle des «pressions» de la part de chasseurs, fermement opposés à la participation du Parti animaliste à la présidentielle.

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Des soutiens de marque

Pour cette élection, le Parti animaliste revendique en tout cas des soutiens de marque. Des présentateurs Michel Drucker et Julien Courbet à Raphaël Mezrahi et Laurent Baffi, en passant par l’ancienne actrice Brigitte Bardot, ou Sylvie Rocard, la fille de Michel Rocard. «Dans l’histoire de l’humanité, il y a eu quelques causes justes pour lesquelles les hommes se sont dressés. C’est le cas de la cause animale», justifie l’actrice Souad Amidou, autre soutien du mouvement.

Des prises de position qui incitent les militants animalistes à penser qu’une dynamique est en train de naître. Et à rêver d’un bon score à la présidentielle. «Tout est possible ! Il y a eu une véritable prise de conscience de toutes ces problématiques avec la pandémie. Ce sont des sujets qu’on ne peut plus éviter», jubile Sarah, une militante vegan. «Le XXIe siècle sera celui des animaux, j’en suis certain. Et a posteriori, on se demandera comment est-ce que l’on a pu leur faire subir de tels traitements», abonde Amadeous, un militant très actif sur ces questions.

Pour l’heure, si le Parti animaliste est de plus en plus visible dans les médias, il est toujours absent de toutes les enquêtes d’opinion des instituts de sondage. Ce qui ne décourage pas les militants. «Lorsque la campagne aura vraiment commencé et qu’Hélène Thouy sera à 3/4% dans les sondages, nos revendications seront au cœur du débat public», conclut Xavier, étudiant et coprésident du Campus animaliste.

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