À Madagascar, la première famine climatique


REPORTAGE – Dans le sud de l’île,une longue sécheresse s’ajoute aux profondes difficultés d’un pays parmi les plus pauvres de la planète. Bilan: plus de 1 million de personnes survivent grâce à l’aide humanitaire d’urgence.La première famine due au réchauffement, estiment les experts.

Envoyé spécial à Madagascar

Le village de Betsimieda, au cœur de la région de l’Androy dans l’extrême sud de Madagascar, abrite deux grands puits. Des forages réalisés en 2019 grâce à l’aide européenne, mais qui n’ont pas beaucoup servi. «Ils sont à sec depuis presque deux ans, explique Soalhatra, un villageois de 44 ans. Il n’a pas plu depuis janvier et rien ne pousse dans les champs. C’est le kéré», résume-t-il, fataliste. En langue antandroy, l’ethnie de la région, «kéré» désigne la famine liée à la sécheresse.

Sans eau, ce père de 15 enfants ne peut cultiver ni manioc ni haricot comme il en avait l’habitude et gagne sa vie en allant remplir des bidons d’eau dans la ville la plus proche, Ambovombe, à 10 km par la route, en louant une charrette tirée par deux zébus. Sur chaque baril de 250 litres revendu au village, il peut espérer empocher 5000 ariary, un peu plus de 1 euro. La situation est encore plus désespérée pour d’autres, comme Séraphine, veuve de 28 ans et mère de 8 enfants: elle

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