Ils ont le corps abîmé, la fierté blessée, un parcours chaotique, et risquent l’épuisement. Les habitants de la Cité de Refuge ont toute une vie derrière eux : ils ont en moyenne 45 ans, sont constitués à 65 % d’hommes et se répartissent, en solo ou en famille, dans les 220 logements – du studio au trois pièces – que compte le bâtiment conçu par Le Corbusier en 1933. L’immeuble, injustement méconnu, vaut d’ailleurs le coup d’œil : imprégné de l’amour de l’architecte pour les couleurs primaires, il possède une entrée spectaculaire en carreaux émaillés, qui insuffle d’emblée à l’endroit une joie bienfaisante. L’accueil y est gratuit, sans limite de durée et inconditionnel. Les enfants sont quant à eux scolarisés dans les écoles du quartier. Depuis un an, dans le grand hall où se croisent et papotent les résidents, deux artistes sont installés autour d’une table, prêts à leur offrir une expérience inattendue… Ce sont eux qui nous ont reçu un jour de mai, dans un Paris tout juste déconfiné.
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