À Barcelone, l’art de rue entre en résistance


Dès l’émergence du street art, Barcelone s’est imposée comme une place de choix – et au soleil – pour les graffeurs. La ville était en effet l’une des rares à ne pas réprimander la pratique. En 2005, la municipalité change de cap, établit des amendes allant de 800 à 3 000 euros et crée une équipe dédiée au nettoyage des graffs. Centrales mais moins touristiques que d’autres, les rues labyrinthiques du Raval deviennent alors un refuge. Entre les rues Montalegre et Floridablanca, le street art résiste.

Ce qu’il faut savoir

Au cœur de la vieille ville plébiscitée, le Raval est un quartier délaissé et populaire. Surnommé le « quartier chinois » au début du XXe siècle en raison de la proximité du port et des industries textiles, la moitié des 50 000 personnes qui y habitent aujourd’hui est d’origine étrangère. Au sud du secteur, les ruelles sont plus étroites et permettent aux street artistes d’échapper aux contrôles avec plus de facilité.

Déjà en 1989, c’est dans le Raval que Keith Haring peint sa fresque rouge pour dénoncer les ravages du sida. Afin de la préserver, elle est calquée et transférée en 1992 sur un mur du futur MACBA – le musée d’art contemporain de la ville, inauguré en 1995. Vous pouvez aussi chercher dans le coin les œuvres d’Alice Pasquini, d’El Pez, de Saturno ou de Me Lata, un hommage à Miró par Sixe Paredes ou encore un graff du collectif Carrer Aurora, dénonçant la mort de Juan Andrés Benitez en 2013, sous les coups des Mossos, la police catalane. N’oubliez pas d’arpenter aussi le marché de la Boqueria, dont presque tous les camions de livraison ont été tagués !

Keith Haring, Todos juntos podemos parar el sida, 1989

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© fototext / Alamy / hemis

Sixe Paredes, Tribute to Joan Miró, 2014

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Les camions du marché de la Boqueria

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