6 joyaux du patrimoine religieux à découvrir en Bourgogne-Franche-Comté


1. Le plus cistercien : l’abbaye de Fontenay

Ce n’est pas un hasard si plusieurs cinéastes – dont Jean-Paul Rappeneau qui y a tourné plusieurs scènes de son Cyrano de Bergerac (1990) – se sont laissé séduire par ce havre de paix, qui s’avère être la plus ancienne abbaye cistercienne conservée au monde ! Inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, cet ensemble de bâtiments en pierre blanche et ocre fondé en 1118 par Saint Bernard de Clairvaux brille par son architecture romane épurée, fidèle aux principes de simplicité monastique prônés par l’ordre cistercien. Outre son parc paysager de 1200 hectares classé Jardin remarquable, son église abbatiale et son dortoir, l’abbaye de Fontenay abrite une superbe salle capitulaire à nefs voûtées sur croisée d’ogives, ainsi qu’un cloître éblouissant formé de quatre galeries ornées d’archivoltes, de doubles arcades et de piliers à doubles colonnettes. Un décor d’une divine sérénité !

Abbaye de Fontenay

© Pierre Holley / Abbaye de Fontenay / BFC Tourisme

2. Le plus roman : la basilique de Vézelay

Juchée en haut d’une colline, la basilique de Vézelay domine le paysage de sa silhouette solide – bien en vue des pèlerins du Moyen Âge qui s’y pressaient en nombre, attirés par sa réputation de gardienne des reliques de Sainte-Marie-Madeleine. Visitée notamment par Saint Bernard, François d’Assise, Louis VII, Aliénor d’Aquitaine, Richard Cœur-de-Lion et Philippe Auguste, cette église monastique du XIIe siècle vaut le détour pour son superbe portail sculpté orné d’une foule de personnages en bas-relief, sa nef centrale (1120–1140) rythmée par de grandes arcades en plein-cintre aux claveaux bicolores, ainsi que ses nombreux chapiteaux décorés de scènes admirables mêlant personnages bibliques, anges ailés, dragons, diables aux cheveux hérissés, lions, pélicans et oiseaux de nuit. Un chef-d’œuvre de l’art roman bourguignon entièrement restauré en 2020.

Basilique Sainte-Madeleine

Basilique Sainte-Madeleine

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© Marion Carcel / Foehn Photographie / BFC Tourisme

3. Le plus clunisien : le prieuré de La Charité-sur-Loire

Au XIIe siècle, ce prieuré bénédictin fondé en 1059 par le puissant ordre de Cluny était, derrière cette maison-mère, le second plus vaste édifice de la chrétienté ! Postés stratégiquement sur la Loire et la route de Compostelle, deux-cent moines y logeaient sur trois hectares. S’il a depuis subi diverses destructions et reconstructions, ce lieu inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1998 au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et superbement restauré entre 2001 et 2015 demeure l’un des fleurons de l’art roman bourguignon des XIe et XIIe siècles. Dans l’église Notre-Dame, on admire les pilastres cannelés, les chapiteaux sculptés décorés de personnages, d’animaux et de végétaux, et surtout deux tympans ornés de scènes en bas-relief : l’un illustrant l’Assomption de la Vierge et l’autre la Transfiguration – ouvrage particulièrement exceptionnel, au point que Prosper Mérimée le fit déplacer dans la nef.

Prieuré Notre-Dame de La Charité-sur-Loire

Prieuré Notre-Dame de La Charité-sur-Loire

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© Alain Doire / BFC Tourisme

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Prieuré de La Charité-sur-Loire

4. Le plus élégant : la basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial

Le dépouillement de sa façade évoque celui des églises germaniques. Mais on admire son clocher octogonal se refléter dans les eaux de la rivière Bourbince et ses hauts murs en pierre qui, au soleil, se parent d’une teinte or… Important lieu de pèlerinage, cette basilique romane fut bâtie au XIIe siècle dans le style de l’abbaye de Cluny III, elle aussi érigée en Bourgogne à la même période. Donnant ainsi un précieux aperçu, en dimensions réduites, de ce qu’était ce fameux bâtiment (de ses hautes fenêtres aux toitures en cascade de son chevet en passant par l’agencement de ses voûtes) avant sa destruction à la Révolution ! Outre son beau portail nord et son abside décorée d’une fresque du XVe siècle, on remarque ses 395 chapiteaux sculptés, ornés d’une profusion de motifs végétaux, de lions, d’aigles et de griffons. Sans oublier son cloître reconstruit au XVIIIe siècle et le musée de faïence qu’abrite son aile méridionale. À prolonger par une visite de la jolie petite ville de Paray-le-Monial, point de départ du circuit des églises romanes du Brionnais.

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Paray le Monial, Basilique du Sacré Coeur

Paray le Monial, Basilique du Sacré Coeur

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© Alain Doire / BFC Tourisme

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Basilique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial

5. Le plus gothique : la cathédrale Saint-Étienne de Sens

Construite essentiellement entre 1135 et 1164 sur ordre de l’archevêque Henri Sanglier, Saint-Étienne de Sens est la toute première cathédrale d’architecture gothique de la chrétienté… et l’un des plus beaux exemples du gothique flamboyant ! Alors que le style roman règne encore, sa nef élancée de 24,50 mètres de haut se dote d’un voûtement en croisée d’ogives sous l’impulsion d’un maître d’œuvre novateur. Cet écrin en grès et calcaire qui abrite la sépulture de Louis de France (père de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) se distingue par ses superbes portails et tympans sculptés aux détails remarquablement fins, et ses vitraux, dont un du XIIIe siècle relatant la visite de la cathédrale par saint Thomas Becket, évêque de Canterbury, juste avant son assassinat par des partisans du roi Henri II. Les soirs d’été (le vendredi et le samedi à partir de 22h30), sa façade s’illumine de mille couleurs à l’occasion d’un spectacle son et lumière…

Cathédrale Saint-Étienne de Sens

Cathédrale Saint-Étienne de Sens

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© Jean-Luc Boulard / BFC Tourisme

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Cathédrale Saint-Etienne de Sens

6. Le plus moderne : la Chapelle Notre-Dame du Haut de Le Corbusier à Ronchamp

Perchée sur la colline de Ronchamp offrant une superbe vue sur les Vosges du sud et les premiers sommets jurassiens, cette chapelle tranche avec l’héritage roman et gothique de la région. Et pour cause : c’est Le Corbusier (1887–1965) qui l’a construite de 1953 à 1955 après la destruction de l’ancienne par les Allemands en 1944 ! Bien qu’athée, le célèbre architecte franco-suisse a répondu avec ferveur à la demande des habitants et de la Commission diocésaine de l’art sacré, allant jusqu’à en dessiner lui-même les vitraux. Remplie de pierres de récupération, une ossature en béton soutient ce bâtiment aux murs courbes, recouverts de béton projeté enduit de chaux blanche, et son toit étonnant inspiré d’une carapace de crabe. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco au titre de l’œuvre majeure de son architecte, la chapelle fraîchement restaurée s’est enrichie en 1975 d’un campanile en acier réalisé par Jean Prouvé, puis, en 2011, d’une porterie et d’un couvent signés Renzo Piano. Un haut lieu de pèlerinage pour les amateurs d’architecture moderne !

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Colline Notre-Dame du Haut : la chapelle

Colline Notre-Dame du Haut : la chapelle

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© René Claudel / AONDH / ADAGP

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Chapelle Notre-Dame du Haut

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À voir aussi : l’Abbaye de Reigny

Partiellement reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles, classée monument historique et désormais propriété d’un couple, cette abbaye fondée en 1128 par un moine de Clairvaux est ouverte à la location. Pour un mariage ou autre grand événement, il est possible de privatiser ses salons meublés et son cellier du XVIIIe siècle, et surtout son majestueux réfectoire gothique du XIVe siècle doté d’une élégante nef à double travée – l’un des trois seuls de ce type subsistant en France ! L’occasion de visiter aussi son colombier du XVIIe siècle et de dormir dans l’une de ses charmantes chambres d’hôtes, où Coco Chanel et le Duc de Westminster avaient l’habitude de séjourner.
www.abbayedereigny.com



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