5 raisons de ne pas rater les Nuits Normandie Impressionniste

1. Pour un vent de fraîcheur : direction le MuMa

Ça souffle au Havre ! Peintures, dessins, photographies, vidéos, pièces de verrerie… Au MuMa, 170 œuvres ébouriffantes montrent comment le vent – un météore invisible et impalpable, et donc bien difficile à représenter – a inspiré les artistes, de la période classique à aujourd’hui. D’abord personnifié sous les traits d’un Éole ou d’un Zéphyr, ou acteur de tempêtes soulignant notre fragilité face à la puissance d’une nature divine, ce mystérieux agitateur devient, à l’ère de la peinture en plein air, un sujet à part entière dont on contemple les effets sur les végétaux, l’eau, le sable, les chevelures, les étoffes, les chapeaux et les rubans, qui s’envolent en spirale… De la brise caressante à l’ouragan dévastateur, ce tourbillon de chefs-d’œuvre réunit la poésie des estampes japonaises d’Hokusai et d’Hiroshige, les peupliers frémissants de Claude Monet, les arbres ployés de Félix Vallotton, mais aussi des photographies contemporaines ainsi que des œuvres de Goya, Dürer, Corot, Turner et des frères Lumière. Un parcours décoiffant !

2. Pour un bain de mer avec Courbet et Van Dongen : cap sur Deauville et Trouville

Des promeneuses élégantes sur le front de mer, des parasols colorés, des baigneuses sculpturales dans leurs maillots couvrants, alanguies sur la plage, les voiles blanches des bateaux en arrière-plan… Durant cinquante ans, des Années folles aux sixties, le peintre fauve Kees Van Dongen (1877–1968), influencé par le néo-impressionnisme, a fréquenté la station balnéaire chic de Deauville, y signant de nombreuses toiles, dont une centaine sont réunies le temps d’une exposition estivale aux Franciscaines. Pour rester dans le bain, cap sur la ville voisine de Trouville, où le musée Villa Montebello présente une exposition d’une vingtaine d’œuvres du réaliste Gustave Courbet (1819–1877) témoignant de sa fascination pour l’eau, de sa Bourgogne natale à son séjour à Trouville durant l’été 1865. Inspiré, l’artiste y a peint de très beaux paysages qui préfigurent l’impressionnisme… et dont certains frôlent les limites de l’abstraction !

3. Pour une pluie de soleil et d’étoiles : du Pavillon des Transitions au Bassin du Roy

En 1872, Claude Monet peignait le soleil levant sur le port du Havre, sous la forme d’un disque orangé déposant sur la mer des lueurs sanguines. Par sa capacité à faire scintiller l’eau, papilloter les couleurs et inonder la nature de sa lumière d’or, cet astre n’a cessé d’inspirer les artistes. Au Pavillon des Transitions de Rouen (lieu consacré à l’écologie), le Frac Normandie présentera, le temps d’une exposition éclair de trois jours, une sélection d’œuvres contemporaines de sa collection, où les horizons stylisés de Sarah Boris et les photographies irradiées de Sébastien Reuzé rencontreront une œuvre spécialement conçue pour l’événement par Azul Andrea. À l’éblouissement diurne succède la féerie nocturne : au Bassin du Roy (Le Havre), en partenariat avec le Tetris (lieu de création havrais), l’artiste Joanie Lemercier activera trois soirs de suite une installation lumineuse magique donnant l’illusion, grâce à la collusion de la lumière et de fines gouttelettes d’eau, d’être plongé dans une pluie d’étoiles…

4. Pour un retour aux sources : l’été de la collection à Giverny

Que serait une saison impressionniste sans un tour à Giverny ? À deux pas de la mythique maison rose de Claude Monet, où se visitent toujours son atelier, son jardin enchanteur et son étang aux nymphéas, le musée des impressionnismes dévoile une présentation inédite de ses collections comprenant de nouveaux dépôts et acquisitions, dont un paysage au pastel (vers 1932–1938) d’Édouard Vuillard et deux vues féeriques de New York (1915) signées Théodore Earl Butler, bleutées et évanescentes. S’y ajoutent 348 pastels à l’huile de l’artiste contemporaine Isabelle Chatelin, qui a capturé jour après jour le phare normand de Saint-Valery-en-Caux, au gré des variations de lumière, et une série de photographies de Terri Weifenbach, saisissant au fil des saisons le jardin du musée. Garni au printemps de lys, roses et œillets du poète, ce dernier se prolonge par une vaste prairie qui, l’été, se couvre de meules de foin. En hommage à celles que peignit Monet, à cet endroit exact, dans les années 1890…

5. Pour faire la fête : guinguette, bal, festival musical…

Canotage, déjeuners sur l’herbe, fêtes dansantes, repas à la guinguette au bord de l’eau… Les impressionnistes ont su immortaliser les loisirs estivaux de leur temps. Pour leur rendre hommage, le festival propose une flopée d’événements festifs, adaptés au goût du jour. À Rouen, on dansera dans un ancien ossuaire le temps d’une soirée (la Waveparty à l’Aître Saint-Maclou), ou lors d’un concert gratuit du groupe folk rock rouennais La Maison Tellier, en forêt à la tombée du jour. À Deauville, place au Bal Blanc Van Dongen : une soirée extravagante dans l’esprit des Années folles concoctée par la Bâronne de Paname (organisatrice des bals de la Coupole à Montparnasse), qui réunira musiciens, DJ, danseuses de cabaret et danseurs de claquettes dans le cloître et la chapelle des Franciscaines. Sans oublier le lancement du « kit guinguette », confié cette année à l’artiste Charlotte Vitaioli. Un ensemble de nappes, fanions, rideaux, tapis, coussins et parasols composant une guinguette contemporaine itinérante qui sera visible lors d’une soirée cinéphile à Caen le 26 août à l’occasion de laquelle le réalisateur Bertrand Mandico, s’est vu confier carte blanche dans le cadre d’une projection autour de l’impressionnisme. Elle poursuivra sa route, le 27 à Rouen puis s’invitera au Havre le 28 pour parer la Criée Béton – festival mêlant musique et fruits de mer – de ses couleurs joyeuses !