5 galeries coups de cœur à voir lors de Menart Fair !


Un mois avant les grandes foires d’art contemporain de l’automne, Menart Fair ouvre le bal en réunissant 31 galeries privées et, pour la toute première fois, six institutions internationales que sont le Cercle de l’art, les fondations Afkhami, Farjam et Montresso, le iii Museum de Zurich et le Consulat Voltaire.

Confortablement installée au sein du palais d’Iéna, bâtiment spectaculaire du 16e arrondissement dessiné par l’architecte Auguste Perret (1874–1954), la foire propose un éclairage précieux des scènes contemporaines arabes, où l’on multiplie les rencontres d’artistes iraniens, libanais, palestiniens, afghans… Bon à savoir : la designer d’origine iranienne et égyptienne India Mahdavi sélectionnera ses œuvres préférées, signalées par une pastille spéciale ! En avant-goût, place à nos repérages.

1. Une survivante de l’explosion du 4 août 2020 à Beyrouth : Art on 56th

Ce jour-là, sa galerie a été détruite, tout comme les œuvres qui y étaient réunies. Blessée elle aussi, sa fondatrice Noha Wadi Moharram n’a pour autant pas perdu la foi, et poursuit aujourd’hui sa défense des artistes du Moyen-Orient. Elle présentera pas moins de sept artistes différents sur son stand, originaires du Liban, de Syrie et d’Iran, autant de pays qui ont connu ces dernières années des crises gravissimes. Parmi eux, citons le Libanais Wissam Beydoun (né en 1961) et ses compositions colorées entre abstraction et figuration, d’une très grande richesse chromatique, à l’opposé de l’économie noir et blanc des œuvres de l’Iranien Mahmoud Hamadani (né en 1958). On remarque aussi les visages agglutinés sur la toile du Syrien Ghylan Safadi (né en 1977), foules bariolées semblant sorties de contes modernes angoissants…

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Ghylan Safadi, Untitled 19

Ghylan Safadi, Untitled 19

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Encre sur carton • 60 × 75cm • © Ghylan Safadi

2. Focus sur une petite nouvelle : la galerie Hunna Art

Fondée en 2021 par la Française Océane Sailly à Charjah, aux Émirats arabes unis, la galerie Hunna Art se donne pour mission de mettre en lumière des artistes femmes originaires de la péninsule Arabique. Les œuvres de quatre d’entre elles feront le voyage jusqu’au palais d’Iéna. Première à attirer notre attention, la peintre Aliyah Alawadhi (née en 1996) séduit avec ses scènes quotidiennes, extrêmement expressives quoique tempérées par leurs couleurs pastel. Peintre également, Nour Elbasuni (née en 1994) manie une palette un peu plus sombre pour aborder avec délicatesse la question du genre et de ses stéréotypes. Venue du Bahreïn, la photographe Mashael Alsaie (née en 1994) explore, quant à elle, une représentation libre de la féminité. Notre coup de cœur ? Les bluffantes natures mortes de la Palestinienne Reem R. (née en 1995), melting-pot réussi d’influences mêlées, entre cultures arabe et occidentale.

Reem R., Last Night

Reem R., Last Night, 2023

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Huile sur toile • © Reem R.

3. Cap sur le design avec la galerie BSL

Implantée rue des Beaux-Arts à Paris, cette jolie enseigne spécialiste du design n’aura eu qu’à traverser la Seine pour arriver au palais d’Iéna, où elle arrive les bras chargés de trois découvertes issues du monde arabe. On s’enthousiasme d’abord pour la collaboration entre la Libanaise Nada Debs et le Studio Lél, originaire du Pakistan, qui allient ensemble formes contemporaines et motifs décoratifs hérités de l’art islamique. Enfant de Beyrouth, Charles Kalpakian (né en 1982) travaille, quant à lui, des lignes géométriques et réinterprète à sa façon certaines formes classiques des arts décoratifs orientaux. On remarque enfin l’Algérien Taher Chemirik (né en 1955) qui crée ses meubles comme des bijoux, avec une préciosité, une inventivité et une liberté de joaillier absolument réjouissantes.

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Taher Chemirik, Butterflies

Taher Chemirik, Butterflies, 2022

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Sculpture lumineuse murale, laiton, agates de couleurs variées, leds • © Alain Cornu 2022

4. Une galerie marseillaise pour les artistes singuliers : Polysémie

Spécialisée dans la mise en lumière de jeunes artistes et d’autodidactes affiliés à l’art brut, la galerie marseillaise Polysémie attire notre attention sur sa sélection originale truffée de pépites. On y retrouve notamment le travail de Samaneh Atef (née en 1989), qui a quitté l’Iran il y a deux ans pour venir peindre en France, et celui de son compatriote, Davood Koochaki. Né en 1939 au sein d’une famille pauvre de travailleurs agricoles du nord de l’Iran, l’homme, qui a appris à lire seul et s’est mis à l’art après sa retraite, subjugue avec ses dessins de figures inventées, massives et crayonnées sur fond blanc. Les sculptures de l’Afghan Alikhan Abdollahi (né en 1963) agglomèrent elles aussi des figures mythologiques et animales en totems fascinants. Sans oublier les compositions ultra-colorées de Reza Shafahi (né en 1939) qui achèvent de faire du stand de Polysémie l’un de nos favoris !

5. L’Iran version XXL : le prêt d’In Situ – fabienne leclerc

Installée à Romainville, l’exigeante galerie In Situ – fabienne leclerc n’occupe pas un stand entier, mais expose au sein de la foire une spectaculaire installation signée d’un trio d’artistes iraniens. Ramin Haerizadeh (né en 1975) Rokni Haerizadeh (né en 1978) et Hesam Rahmanian (né en 1980) travaillent ensemble depuis quatorze ans et abordent, à travers une grande variété de matériaux, de supports et de pratiques artistiques (sculptures, installations, vidéos…), d’importants thèmes contemporains tels que l’exil, la migration et la guerre. Exposé jusqu’au 18 février 2024 au CCC OD de Tours, le trio sera ici présent avec une sculpture d’acier et d’assiettes, évoquant la forme stylisée d’un arbre…

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Ramin Haerizadeh, Rokni Haerizadeh et Hesam Rahmanian, Alluvium

Ramin Haerizadeh, Rokni Haerizadeh et Hesam Rahmanian, Alluvium, 2021–2022

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Acrylique, gesso, encre, aquarelle, gouache, collage et scellant acrylique sur plaques d’argile et fer, ensemble de 27 plaques et vase • 266 × 160 × 230 cm

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Galerie In Situ – fabienne leclerc

Du 15 septembre 2023 au 17 septembre 2023
Gratuit, uniquement sur inscription sur le site

menart-fair.com



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