5 expos qui investissent des lieux exceptionnels


1. À Thonon-les-Bains, Marion Charlet rayonne sous les vitraux

En 1968, l’architecte Maurice Novarina engage la transformation de tout un quartier de Thonon-les-Bains, convertissant un couvent en pôle culturel. Les religieuses ont ainsi laissé place à une bibliothèque et un lieux d’exposition. En 2008, cet espace prend de l’ampleur et affirme son rôle de diffuseur de l’art contemporain : la Chapelle de la Visitation accueille depuis une programmation signée Philippe Piguet (qui est, pour l’anecdote, l’arrière-petit-fils par alliance de Claude Monet !). Cet été, place à la peintre française Marion Charlet (née en 1982) et à ses visions de bords de mer et de corps translucides. Des paysages brillants de soleil, où la mer immense et la végétation luxuriante répondent à des paillottes, des gilets de sauvetage, des volières ou des palais… Et des corps évanescents, sans tête et dansants dans le vide bleuté. À ces toiles s’ajoute une dizaine de dessins sur iPad et iPhone signés David Hockney, dont Marion Charlet revendique l’inspiration.

Marion Charlet, Vue de l’exposition « Marion Charlet et David Hockney, de la couleur avant toute chose »

Marion Charlet, Vue de l’exposition « Marion Charlet et David Hockney, de la couleur avant toute chose », 2020

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Acrylique sur toile • Courtesy Marion Charlet © ADAGP Paris, 2020 / Photo Annik Wetter

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Marion Charlet et David Hockney, de la couleur avant toute chose

Du 10 juin 2020 au 26 septembre 2020

2. Entendre l’ « Appel de la nature » à la maison Louis Carré

C’est l’unique œuvre de l’architecte finlandais Alvar Aalto actuellement visible en France : la maison conçue pour le collectionneur et galeriste Louis Carré vient de fêter son soixantième anniversaire et poursuit sa célébration de l’art en conviant trois artistes entre ses murs. Tous trois sont finlandais et explorent des mondes et des matières radicalement différentes. Notre préférence va d’emblée à Kustaa Saksi, auteur de grandes tapisseries virtuoses et oniriques : l’artiste a travaillé selon la méthode de Joseph-Marie Jacquard, et a mélangé les fils de laine, de mohair, d’alpaga, de coton et de matériaux synthétiques pour donner forme à des visions énigmatiques – qui s’inspirent notamment de ses migraines. Une claque visuelle ! Laura Laine, illustratrice et verrière, présente quant à elle quelques dessins et sculptures de verre coloré aux courbes organiques. Kim Simonsson est celui qui nous intrigue le plus : ses sculptures vertes, comme recouvertes de mousse, sont faites de céramique (!) et donnent naissance à des personnages, fées et trolls, issus des légendes folkloriques nordiques. Étonnant, en particulier dans cette maison aux lignes si pures…

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Kim Simonsson et Kustaa Saksi, « Moss boy with glass triangle » et les tapisseries « Under Shelter » et « Battle of Harapouri »

Kim Simonsson et Kustaa Saksi, « Moss boy with glass triangle » et les tapisseries « Under Shelter » et « Battle of Harapouri », 2019 et 2016

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Céramique • fils de laine, mohair, d’alpaga, de coton et de matériaux synthétiques • Courtesy Galerie NEC Nilsson et Chiglien/ Courtesy Spazio Nobile Galerie / Photo Frederik Vercruysse, The Finnish Cultural Institute For The Benelux

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L’appel de la nature

Du 20 juin 2020 au 29 novembre 2020

maisonlouiscarre.fr

3. Lawrence Weiner en toutes lettres à la Fondation Venet

Ici, démesure rime avec sculpture. Dans le parc de la Fondation Venet, on pénètre dans la chapelle conçue par Frank Stella puis dans le Skyspace de James Turrell, on suit les courbes des œuvres monumentales de Bernar Venet, on s’enthousiasme de parcourir les travaux de Tony Cragg, Sol Lewitt, Robert Morris… Pour l’été et jusqu’au début de l’automne, une installation inédite de Lawrence Weiner (né en 1942) vient compléter ce riche tableau. Figure incontournable de l’art conceptuel, Lawrence Weiner se reconnaît au premier coup d’œil grâce à ses écritures (les Statements) à la typographie caractéristique, en lettres capitales colorées. Derrière les larges vitrines de la fondation, il décrit en français et en anglais différents matériaux qui donnent à imaginer une œuvre sculpturale : « bois flottant », « pierre de lune », « goudron »… Et l’œuvre advient par télépathie !

Installation de Lawrence Weiner à la Fondation Venet

Installation de Lawrence Weiner à la Fondation Venet, 2020

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© Jerome Cavaliere – Courtesy de Moved Pictures Archive, News York et de la Venet Foundation

4. Louis Cane en déclinaisons à la villa Domergue

Installée sur les hauteurs de Cannes, la villa Domergue a été commandée aux architectes Émile Molinié et Charles Nicod par le peintre Jean-Gabriel Domergue, pour y travailler et y vivre. Livrée en 1929, celle-ci affiche de discrètes lignes Art déco, s’ouvre sur un superbe jardin tout en dénivelés et possède une vue sublime sur la baie de Cannes. Les raisons sont donc nombreuses d’y faire un tour, le lieu abritant qui plus est une exposition de l’artiste Louis Cane (né en 1943). Célèbre figure artistique de la Côte d’Azur – originaire de Beaulieu-sur-Mer, il a débuté ses études à l’école des Arts décoratifs de Nice et a rapidement exposé avec les Niçois Arman et Ben Vautier, Louis Cane est un artiste touche-à-tout qui aborde la sculpture, la peinture ou l’installation avec un appétit toujours renouvelé pour l’expérimentation (quitte à perdre en cohérence ?). Ici, on découvre majoritairement des sculptures, inspirées par exemple des amples Ménines de Vélasquez ou faites de longs membres fins. Un travail varié, déroutant, mais généreux.

Du 27 juin 2020 au 27 septembre 2020

5. Dans le jardin de Rodin, ses photographies secrètes

Rodin, poseur ? Peut-être bien ! C’est en tout cas la facette inédite que nous dévoile cette exposition de photographies en plein air, dans le jardin superbe de l’hôtel Biron à Paris – où Rodin (1840–1917) vécut et travailla à partir de 1908, et dont il fit don à l’État dès 1916 afin que cette vaste demeure soit convertie en musée. Conscient de son génie, Rodin commande également des photographies de lui et de son travail. Il s’agit pour le sculpteur d’assurer sa propre promotion, mais aussi d’archiver et documenter son travail. Les trente-cinq tirages ici réunis retracent les années que Rodin a passées au sein de l’hôtel Biron et illustrent certaines de ses œuvres les plus célèbres (les Bourgeois de Calais, le buste de Victor Hugo). On y découvre également des vues du jardin avant son réaménagement, ainsi que les regards de quatre photographes sur l’aura du sculpteur.

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« Rodin en son jardin » : un parcours de photos anciennes dans le jardin du musée Rodin à Paris

« Rodin en son jardin » : un parcours de photos anciennes dans le jardin du musée Rodin à Paris

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© Heymann Associés / Photo P.Hisbacq

Du 1 août 2020 au 29 novembre 2020



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