5 expos gratuites qui nous font sortir en avril


1. À Avignon, le dessin en liberté

Nombre d’artistes ont expliqué avoir retrouvé le plaisir du dessin durant les mois de confinement, et les expositions dédiées à ce médium modeste – mais volontiers bluffant – se sont multipliées. Le Grenier à Sel confirme cette tendance, et se penche sur les possibles numériques, filmiques et virtuels du dessin contemporain, allant bien au-delà de la simple alliance papier-crayon. Deux papes veillent également sur le parcours : Jean Tinguely, bricoleur de machines à dessiner, et Vera Molnár, pionnière des dialogues entre art et intelligence artificielle. S’ajoutent à eux Adrien M & Claire B, qui offrent aux pages dessinées une extension théâtrale à regarder sur une tablette numérique, Óscar Muñoz et ses délicats films animés ou encore Stéphane Lallemand et ses superbes dessins sur tablette magique (cette fois-ci, pas des iPads, mais des jouets !).

Adrien & Claire, Acqua Alta – La traversée du miroir

Adrien & Claire, Acqua Alta – La traversée du miroir, 2019–2020

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Livre Pop-up augmenté, dimensions variables • © Adrien & Claire

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La mécanique du trait

Du 2 avril 2022 au 25 juin 2022

legrenierasel-avignon.fr

2. Comme un air de vacances à la Villa Noailles

Elles semblent encore loin et pourtant : ce sont bien les vacances qui nous appellent dans cette exposition d’architecture peu ordinaire ! Photographies, cartes postales, archives et plans explorent l’histoire des différents hôtels de la ville d’Hyères. Leurs noms font rêver – et certains sont même cultes : Castel Sainte-Claire, La Reine Jane, La Rose des mers, Le Lido… Associés à un imaginaire heureux, touristique et commercial, liés au soleil, à la mer et à la végétation luxuriante, ces hôtels sont ici documentés comme des morceaux de culture populaire et vernaculaire. Ils se racontent à travers des collages multi-formats, qui dissèquent en puzzle l’âme balnéaire de ces lieux où se jouent des plaisirs éphémères.

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Archiville #2, La Villa Noailles, Hyères

Archiville #2, La Villa Noailles, Hyères

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Archiville #2 Hyères, l’architecture des hôtels en photographie. 1950-1980

Du 27 février 2022 au 30 avril 2022

villanoailles.com

3. À Paris, les strip-teaseuses de Susan Meiselas

Membre de l’agence Magnum depuis 1976, la photographe américaine Susan Meiselas (née en 1948) est actuellement exposée dans deux lieux à Paris : au musée de la Libération de Paris, au sein de la belle et importante exposition « Femmes photographes de guerre » (malheureusement pas gratuite), et dans le nouvel espace de la galerie Magnum, qui revient sur un travail devenu culte, la série des Carnival Strippers. Soit un reportage en immersion chez des strip-teaseuses américaines, qui a mené la jeune photographe dans une traversée des États-Unis durant quatre étés des années 70, en tournée dans les foires avec les effeuilleuses. Susan Meiselas, déjà perspicace et vive, place son objectif au cœur du public avide, entre les jambes des show girls et dans les coulisses où les filles se délassent… Quelques inédits en couleurs complètent les célèbres clichés noirs et blancs, réaffirmant l’acuité absolue de ce regard sur le corps érotisé.

Susan Meiselas, USA. Maine. Presque Isle. August 1973. Shortie’s Day Off.

Susan Meiselas, USA. Maine. Presque Isle. August 1973. Shortie’s Day Off.

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© Susan Meiselas / Magnum Photos

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Susan Meiselas. Carnival Strippers Revisited

Du 18 février 2022 au 30 avril 2022

www.magnumphotos.com

4. Réinventer la ville à Noisiel

Avril, mois d’élections. Alors que nous sommes en pleines réflexions sur l’avenir du pays, la Ferme du Buisson de Noisiel engage une méditation libre sur la ville, et la vision qu’elle porte du monde contemporain. Cinq artistes (Alain Bublex, Nicolas Daubanes, Louisa Raddatz, Capucine Vever et Filipe Vilas-Boas) ont accepté d’investir une salle pour y montrer un fragment de ville imaginaire, utopique ou dystopique. Dessins, films, sculptures et installations parlent ainsi de nos manières de vivre ensemble et avec l’environnement : Nicolas Daubanes expose une porte de prison réduite en poussière, Louisa Raddatz invite chacun à s’installer dans des cocons végétaux… En complément de ce premier parcours, un « cabinet des utopies » réunit des visions urbaines signées de différentes personnalités, comme le situationniste Guy Debord, l’architecte Le Corbusier ou encore l’auteur de bande dessinée François Schuiten.

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Louisa Raddatz, La Maison des vivants

Louisa Raddatz, La Maison des vivants, 2022

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© Ferme du Buisson, courtesy de l’artiste / Photo © Emile Ouroumov

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La zone à partager

Du 26 mars 2022 au 24 juillet 2022

www.lafermedubuisson.com

5. À la Maison du Danemark, l’humour noir avec un nez rouge

Tora Schultz, Pinnochio (1940)

Tora Schultz, Pinnochio (1940), 2021

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© Jean-Baptiste Beranger

N’est-ce pas la force du clown que d’opposer un éclat de rire aux larmes du monde ? Comme le disait le cinéaste Chris Marker, l’humour est la « politesse du désespoir ». Forts de cette philosophie, les commissaires d’exposition Pierre-Alexandre Mateos et Charles Teyssou réunissent au Bicolore, espace d’exposition de la Maison du Danemark à Paris, des artistes français et danois aux œuvres clownesques, amères et grinçantes. C’est Henrik Plenge Jakobsen qui transforme une maison-jouet pour enfants en chambre à gaz, Guy Debord (encore !) qui crée des cibles de tir avec des photos de présidents, Esben Weile Kjær qui envahit l’espace avec un triste clown gonflable, Tora Schultz qui place le visage de Pinocchio sur un accessoire SM… Du pur humour noir.

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Le Royaume des Clowns

Du 23 mars 2022 au 8 mai 2022

lebicolore.dk



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