5 expos gratuites à voir en novembre


1. L’Irlande calling de Martin Parr

Martin Parr, Bus Tour, the Parliament Buildings at Stormont, Belfast

Martin Parr, Bus Tour, the Parliament Buildings at Stormont, Belfast, 2008

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Le plus célèbre des photographes britanniques s’est rendu à plusieurs reprises en Irlande, pays voisin, et s’y est même installé un temps, au début des années 1980. Durant quarante ans, de 1979 à 2019, Martin Parr (né en 1952) en a profité pour photographier régulièrement ses paysages et ses habitants, saisissant au passage un peu de ses bouleversements politiques et culturels, de la folle croissance des années 1990 (qui fit surnommer l’Irlande « le Tigre celtique » !) au choc du Brexit. Car on ne se lasse pas de son esprit vif et de son observation futée du monde contemporain, on ne manquera pas l’ouverture de l’exposition « L’Irlande de Martin Parr » au Centre culturel irlandais, où l’artiste est accompagné de quatre jeunes pousses sorties de l’école d’art de Belfast (Megan Doherty, Rachel Glass, Jan McCullough et Jill Guigley).

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L’Irlande de Martin Parr

Du 11 novembre 2022 au 8 janvier 2023

www.centreculturelirlandais.com

2. Retour sur les œuvres spoliées pendant la guerre

Anonyme, École de Fontainebleau  (d'après Titien), Vénus couchée

Anonyme, École de Fontainebleau (d’après Titien), Vénus couchée, XVIe siècle

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Huile sur bois • 50 × 65 cm • Coll. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg. Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, déposée par l’office des biens et intérêts privés (OBIP), en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires. • Coll. Musée des Beaux-Arts, Strasbourg / Photo M. Bertola

À Strasbourg, la galerie Heitz du palais Rohan propose un éclairage bienvenu sur les œuvres dites « MNR », « Musées Nationaux Récupération » : il s’agit d’œuvres récupérées en Allemagne par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale, rapportées en France mais non-réclamées par leurs propriétaires initiaux – souvent des familles juives spoliées. Sur 61 000 œuvres récupérées, plus de 45 000 ont retrouvé leur foyer, 2 200 ont été confiées aux musées nationaux, et Strasbourg en possède vingt-sept (sept objets d’art et vingt peintures) exposées donc ici, en attendant le grand congrès de spécialistes sur le sujet organisé en 2023. Qu’y voit-on ? Un paysage d’Alfred Sisley, un bouquet fleuri du XVIIe siècle signé Antonio Ponce, une Vénus de l’École de Fontainebleau d’après Titien ou encore une scène de genre de Lucas de Leyde, Les Fiancés (vers 1525).

3. Miam, du béton !

Christoph Weber, Burst

Christoph Weber, Burst, 2021

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Calcaire et béton • 98 × 72,5 × 65 cm • Courtesy Christoph Weber et Galerie Jocelyn Wolff, Paris / © ADAGP, Paris, 2022

Matériau lourd, omniprésent dans le paysage urbain, le béton n’en demeure pas moins un compagnon de route exceptionnel pour les sculpteurs contemporains, nombreux à explorer ses possibles. Le maître du genre ? Sans doute l’Autrichien Christoph Weber (né en 1974), exposé cet automne à la galerie Jocelyn Wolff. D’un cube de béton fissuré par une pierre comme tombée du ciel à des colonnes à taille humaine, l’artiste crée des sculptures fascinantes, lisibles au premier regard et révélant une tendresse pour le béton qui casse ou qui ploie. Comme un défi lancé à la rigueur moderniste, ce travail ultra-physique ramène un peu le béton au chaos originel des ressources naturelles dont il est issu. Un régal de sculpture.

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Christoph Weber – Touch Fragments

Du 6 novembre 2022 au 24 décembre 2022

www.galeriewolff.com

4. Pour l’amour de l’abstraction

Vue de l’exposition « Memoria » de Soo-Kyoung Lee à la galerie Oniris, Rennes

Vue de l’exposition « Memoria » de Soo-Kyoung Lee à la galerie Oniris, Rennes, 2022

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Il y a quelque chose, dans les peintures de Soo-Kyoung Lee (née en 1969). Quelque chose qui accroche l’œil, joue avec lui, le séduit et l’amuse. Fondamentalement abstraite, sa pratique joue de formes agglomérées qui font penser à des charlottes, sans fraises mais dont les biscuits auraient été trempés dans de la couleur. Ou à des buissons feuillus, minimalistes. Avec ses fonds monochromes et ses aplats de couleurs vives, la Coréenne évoque la simplicité de peintures pour enfants, et l’on est presque tenté d’assortir à l’une ou l’autre des récits poétiques. À la galerie Oniris, elle présente des travaux récents, datant de ces deux dernières années – notamment plusieurs tout petits formats, rectangulaires comme des tickets de métro parisiens, qu’on aime beaucoup pour leur concentration sage de formes. Elle le dit volontiers : sa peinture ne signifie rien… Et c’est peut-être précisément pourquoi on l’aime, comme une petite pause, une échappée, une gourmandise pour des yeux saturés d’informations.

5. Chez Picasso, des céramiques sensuelles

Vue de l’exposition « Hymn » de Gerasimo Floratos au château de Boisgeloup, Gisors

Vue de l’exposition « Hymn » de Gerasimo Floratos au château de Boisgeloup, Gisors, 2022

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Courtesy Gerasimo Floratos et galerie Almine Rech, Paris / Photo Nicolas Brasseur

L’esprit de Picasso demeure-t-il au château de Boisgeloup, où il a passé six années – entre 1930 et 1936 – à travailler intensément dans des communs transformés en atelier, à l’écart de la vie parisienne ? Peut-être bien, oui, notamment parce que la galerie Almine Rech en ouvre exceptionnellement les portes (d’ordinaire, le château ne se visite pas) pour y exposer le travail de Gerasimos Floratos (né en 1986). L’artiste new-yorkais d’origine grecque y montre des sculptures réalisées en argile, à la silhouette brute et couverte de couleurs anarchiques, qui traduisent en volume les débordements sensuels de ses immenses peintures… L’occasion d’allier la découverte d’un lieu phare de l’histoire de l’art moderne à celle d’un artiste encore méconnu en France.

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Gerasimos Floratos – Hymn

Du 29 octobre 2022 au 13 novembre 2022

www.alminerech.com



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