
Nicolas de Staël au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Mark Rothko à la Fondation Louis Vuitton, mais aussi Georges Partan dans un couvent au cœur de Paris ou la crème contemporaine du côté de la rue Matignon…
L’automne 2023 sera abstrait ou ne sera pas ! Grands aplats de couleurs, peinture profonde, matière vivante, petit tour d’horizon de l’actualité de la capitale, avec de belles surprises. De quoi nous plonger dans un état de transe !
Vertigineux Mark Rothko chez Vuitton

Mark Rothko, No. 9 / No. 5 / No. 18, 1952
huile sur toile • 294,6 × 232,4 cm • Coll. particulière • © 1998 Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko – Adagp, Paris, 2023
Vingt-cinq ans, c’est le temps qu’il aura fallu attendre pour revoir Mark Rothko en majesté à Paris, depuis la rétrospective du musée d’Art moderne en 1999. C’est dans l’écrin de Frank Gehry abritant la Fondation Vuitton que se tiendra la lumineuse entreprise d’éclairer en 115 toiles le parcours du maître du all-over (utilisant toute la toile) et des couleurs. Après une première période figurative, montrée dans l’exposition, place à l’expérience rétinienne quasi mystique, propre à la contemplation d’un Rothko, où l’on plongera dans ses grands formats, orange, jaune, rouge… Jusqu’aux toiles de l’artiste (qui s’est suicidé en 1970) aux tonalités plus sombres des années 1960, côtoyant les grandes figures de Giacometti.
Du 18 octobre 2023 au 2 avril 2024
presse.fondationlouisvuitton.fr
Fondation Louis Vuitton • 8 avenue du Mahatma Gandhi • 75116 Paris
www.fondationlouisvuitton.fr
Nicolas de Staël en 200 tableaux

Nicolas de Staël, Parc des Princes, 1952
Huile sur toile • 200 × 350 cm • Coll. particulière • © ADAGP, Paris, 2023 / Photo Chris
Avec Mark Rothko, il est l’autre grande tête d’affiche des expos de cet automne 2023. La rétrospective consacrée à Nicolas de Staël renouvelle notre regard, en 200 tableaux, dessins, gravures et carnets, sur ce peintre au destin fulgurant et tragique, suicidé à 41 ans en 1955. Né en 1914 à Saint-Pétersbourg, contraint à l’exil avec sa famille par la révolution russe, il perd ses parents à 5 ans et démarre dans la vie orphelin. La suite est une quête à travers la peinture, douze ans de carrière intense dont des chefs-d’œuvre emblématiques, tels que le Parc des Princes, sont à voir au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, qui présente aussi une cinquantaine d’œuvres pour la première fois en France.
Du 15 septembre 2023 au 21 janvier 2024
MAM – Musée d’Art moderne de Paris • 11 Avenue du Président Wilson • 75116 Paris
www.mam.paris.fr
Gilles Bensimon, photographe de mode reconverti

Gilles Bensimon, Sans titre, non daté
Techniques mixtes, encre et feuille d’or • 30,5 × 23 cm
Les aficionados de la mode le connaissent pour ses clichés couture, en noir et blanc et en couleurs. Gilles Bensimon a derrière lui une longue carrière de photographe, des centaines de couvertures de magazines et un mariage avec l’ex-mannequin Elle Macpherson dans les années 1980. À 79 ans, le neveu d’Iris Clert et petit-fils de marchands d’art, se réinvente avec le dessin sur papier, une pratique qui l’a accompagné, secrètement, depuis l’enfance. Pour sa toute première exposition, il présente cinquante œuvres, entre figuration et abstraction. Une réunion qui dessine un nouveau portrait de Gilles Bensimon, où la matière, sensible, affleure à fleur de papier. L’événement se tient à la galerie parisienne Larock-Granoff, créée en 1924 par Katia Granoff, qui y exposa Monet, Chagall, Miró et Modigliani.
Gilles Bensimon – Workonpaper
Du 14 septembre 2023 au 15 octobre 2023
Galerie Larock-Granoff • 13 Quai de Conti • 75006 Paris
larock-granoff.fr
Georges Partan dans un couvent (c’est gratuit !)
Y a-t-il une vie au-delà de la peinture ? C’est la question que Georges Partan creuse depuis de nombreuses années dans son atelier de Tanger où il triture la matière, à la manière d’un sculpteur, en de grands formats. Lissage, grattage, raclage, striées de scotch, couche d’huile, repeint, puis recouche… À force de gestes instinctifs, l’œuvre naît. On y reconnaîtra l’influence de Richter et de Soulages, deux maîtres à penser de ce peintre très cérébral, lequel partage sa vie entre le Maroc et la France. Gratuitement, on peut pour quelques jours encore, découvrir l’œuvre méconnue de Georges Partan à la Fabrique 222, un espace atypique ouvert à tous par des frères dominicains dans un couvent. Quand l’esthétique se nimbe de spiritualité…
Du 5 septembre 2023 au 26 septembre 2023
La Fabrique du 222
www.le222.org
Choi Myoung Young, peintre « monochrome » chez Almine Rech

Vue d’exposition de Choi Myoung Young, « Conditional Planes », chez Almine Rech Matignon
Courtesy Choi Myoung Young et Almine Rech / Photo Ana Drittanti
Né en 1941, à Haeju (actuelle Corée du Nord), avant de grandir à Gunsan et à Incheon, en Corée du Sud, Choi Myoung Young est l’un des plus importants représentants de la modernité coréenne, à travers le dansaekhwa, l’art de la « peinture monochrome ». S’il parle volontiers de « monotonie » à propos de son travail, son expressivité est pourtant très plurielle tant ses mouvements répétitifs sur la toile, constitués de lignes verticales et horizontales, nous transportent. À Paris, la galerie Almine Rech passe ainsi en revue cette carrière faite de recherches infinies, depuis les années 1970, sur la surface et les textures.
Choi Myoung Young – Conditional Planes
Du 7 septembre 2023 au 7 octobre 2023
Galerie Almine Rech • 64, rue de Turenne • 75003 Paris
www.alminerech.com