Valérie Pécresse en Arménie pour afficher son soutien aux chrétiens d’Orient


Quelques jours après le candidat Éric Zemmour, la candidate LR Valérie Pécresse se rend en Arménie, terre des chrétiens d’Orient menacés. Une thématique chère à leur électorat catholique en ce début de campagne présidentielle.

C’est un passage quasi obligé, chez certains candidats ou élus de droite. Valérie Pécresse, candidate LR à la présidentielle 2022, est en déplacement en Arménie du 20 au 23 décembre. À quelques jours de Noël, la symbolique est évidente : il s’agit d’afficher clairement son soutien aux chrétiens d’Orient, une population persécutée et en fort déclin démographique depuis le début du XXe siècle. Une terre meurtrie par la résurgence récente du conflit dans le Haut-Karabakh face à l’Azerbaïdjan, devenue un véritable enjeu de campagne électorale à droite : quelques jours auparavant, c’est le candidat Éric Zemmour qui s’y rendait.

La défaite récente des Arméniens chrétiens face aux Azéris musulmans, soutenus par Erdogan, a ainsi été perçue en France, dans les courants de la droite identitaire et conservatrice, comme une nouvelle manifestation d’une guerre de civilisation, thématique sensible à une partie de l’électorat catholique d’Éric Zemmour ou de Valérie Pécresse.

La situation de cette République du Caucase avait permis au candidat et ancien chroniqueur du Figaro d’illustrer sa théorie de guerres de civilisation : «L’Arménie est en danger. Elle a déjà été une terre martyre du temps de l’Empire ottoman et de massacres comme le génocide arménien. De nouveau, ce pays est harcelé, et par son voisin l’Azerbaïdjan, et surtout par la Turquie derrière. On est là au cœur de la guerre de civilisation», avait-il argumenté lors d’un point presse à son QG parisien avant son départ.

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Mais les candidats de droite entendent également s’inscrire dans une tradition séculaire où la France, depuis saint Louis, puis sous Napoléon III et lors de la Première guerre mondiale, s’est toujours affichée comme protectrice des chrétiens d’Orient. Un héritage parfois ignoré mais auquel les courants de la droite catholique se sont toujours montrés attachés.

De son côté, Valérie Pécresse s’inscrit ici dans la droite ligne du candidat LR malheureux à la présidentielle de 2017 François Fillon, qui avait consacré une bonne partie de sa campagne à ce sujet, se rendant plusieurs fois au Kurdistan irakien pour y visiter des camps de réfugiés. François Fillon avait également participé à un meeting en soutien aux chrétiens d’Orient, au cirque d’hiver en juin 2015, en présence de Valérie Pécresse, à l’époque députée de la 2e circonscription des Yvelines et du sénateur de la Vendée Bruno Retailleau – qui est désormais du voyage de la candidate LR à la présidentielle 2022, en Arménie.

Bruno Retailleau a d’ailleurs minutieusement préparé le déplacement de Valérie Pécresse en Arménie. « Ce qui se passe là-bas nous concerne, affirme-t-il au Monde. Parce que nous avons une histoire commune, des liens multiséculaires, nous partageons un combat culturel, de civilisation. » « Ce que subissent les chrétiens d’Orient montre ce que pourrait être le séparatisme poussé à l’extrême », ajoute Annie Genevard, députée du Doubs et numéro deux du parti.

Valérie Pécresse est consciente qu’une partie de l’électorat catholique est pour l’heure séduite par la candidature du candidat Zemmour. En témoigne, notamment, le ralliement du Mouvement conservateur, ex «Sens commun» – créé en 2013 pour manifester contre le mariage pour tous -, à Éric Zemmour, après l’investiture de Valérie Pécresse au congrès LR. L’objectif est donc de rassurer son électorat catholique, parfois déçu par ses revirements sur le mariage pour tous et la PMA.

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Avec ce premier déplacement à l’étranger, accompagnée de l’ex commissaire européen Michel Barnier, la candidate souhaite également afficher sa vision de l’Europe et de la politique étrangère de l’Europe – face aux tensions actuelles avec la Turquie d’Erdogan.



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