Une juge canadienne remet en liberté la directrice financière de Huawei


Meng Wanzhou, la fille du fondateur du mastodonte des télécoms avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver.

Une juge canadienne a remis en liberté la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou et clôturé la procédure d’extradition, lors d’une courte audience vendredi devant la Cour suprême de Colombie-Britannique. Cette audience à Vancouver, en présence de Meng Wanzhou, a eu lieu quelques heures après la conclusion d’un accord entre Washington et Huawei permettant à la directrice financière du géant chinois des télécoms, qui vit en liberté surveillée au Canada, de rentrer en Chine. La fille du fondateur de Huawei avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui voulait la juger notamment pour «fraude bancaire».

Une juge du tribunal fédéral de Brooklyn avait «accepté» au préalable l’accord passé entre le ministère de la Justice américain et les avocats de Meng Wanzhou. Un représentant du ministère de la Justice a proposé devant ce tribunal à New York de «reporter» jusqu’au 1er décembre 2022 (quatre ans après l’arrestation de Meng Wanzhou au Canada) les poursuites engagées depuis fin 2018 contre la directrice financière, notamment pour «complot» en vue de commettre une «fraude bancaire». Si cet accord n’est pas contesté ou rompu d’ici le 1er décembre, les poursuites seront abandonnées, selon le représentant du ministère américain de la Justice. Avec l’acceptation des termes de cet accord, ce sont trois années de bataille judiciaire et de tensions entre Pékin, Washington et Ottawa qui devraient prendre fin.

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Poursuites pour fraude bancaire

Meng Wanzhou, 49 ans, fille du fondateur du mastodonte des télécoms, avait été arrêtée le 1er décembre 2018 à l’aéroport de Vancouver à la demande de Washington, qui veut la juger pour fraude bancaire. La justice américaine accuse la numéro 2 du géant des télécoms d’avoir menti à un cadre de la banque HSBC lors d’une rencontre à Hong Kong en 2013, à propos des liens entre le groupe chinois et une filiale nommée Skycom qui vendait des équipements à l’Iran, exposant l’établissement à des sanctions américaines.

Le gouvernement chinois estime depuis 2018 que l’administration américaine – à l’époque du président d’alors Donald Trump – cherchait avant tout à affaiblir Huawei, entreprise chinoise de pointe et leader mondial des équipements et réseaux 5G, sans équivalent côté américain. Ces dernières semaines, les avocats de Meng Wanzhou ont de nouveau plaidé la thèse selon laquelle les États-Unis ont intenté un procès «abusif» à leur cliente.

Le Canada a en quelque sorte été pris dans la tourmente sino-américaine, indique le Wall Street Journal, qui spécule sur le fait que l’accord entre Washington et Pékin débouche également sur la libération d’un homme d’affaires et d’un ancien diplomate, tous deux canadiens, détenus en Chine: Michael Spavor condamné à 11 ans d’emprisonnement pour espionnage et Michael Kovrig, en détention en Chine. D’après le quotidien américain, l’administration de Joe Biden aurait repris des consultations sur le dossier Huawei, notamment à la lumière du désir de Meng Wanzhou de retrouver en Chine sa famille, après près de trois ans de séjour forcé au Canada.

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