[TEST] Eiyuden Chronicle : Rising


Considéré et à raison comme la suite spirituelle de la franchise Suikoden, Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes continue d’avancer dans son chantier dont nous ne verrons l’aboutissement que l’année prochaine. Mais pour patienter un chouïa, l’équipe qui avait promis un prologue apéro en cours de route, d’ailleurs destiné aux backers de Hundred Heroes via Kickstarter, a changé ses plans pour faire de cette introduction quelque chose de plus ambitieux. Une petite gourmandise spécialement confiée au studio Natsume, davantage apprécié pour son Wild Guns Reloaded que pour le très moyen Seven Deadly Sins sur PS4, pour un résultat sympathique, mais vraiment « sans plus ».

Bon au moins c’est très joli esthétiquement avec cette patte mélangeant 2D et 3D qui rappelle forcément l’époque 32 bits, bien loin de ce que l’on peut appeler le rétro moderne. Le charme est présent, et le chara-design impeccable malgré un certain manque d’expressions, ce qui laisse en tout cas présager du très bon pour le futur Hundred Heroes dont ce prologue ne fait véritablement lien que dans ses derniers instants. Et pour ce qui est de la progression, là où le jeu principal sera un RPG bien brut, ce premier jet va miser sur de l’action-RPG à l’ancienne sur plan horizontal, même si l’on parler plus judicieusement d’une sorte de donjon-RPG vu la structure, avec un unique village central, et une poignée de donjons à parcourir qui vont livrer chacun de leurs secrets au fur et à mesure de l’avancée dans les chapitres.

Le titre se veut pleinement accessible, peut-être même trop vu la difficulté peu élevée du mode pourtant « normal », et comme le veut la tradition de plusieurs expériences du genre comme le faisait Level-5 à une certaine époque, le cheminement fait le mélange entre l’avancée dans le scénario et les allers-retours pour répondre à plusieurs demandes des villageois d’une bourgade afin de voir évoluer l’endroit au départ en ruine. De nouvelles boutiques notamment, et tout ce qui y est associé (genre la forge), ce qui vous l’aurez deviné fera grimper en puissance vos personnages au-delà d’un classique système d’xp, avec de nouvelles pièces d’équipement, des armes plus puissantes (mais identiques pour chacun), de nouveaux combos voire des invocations… Classique mais efficace sur le papier, avec un système de combat qui l’est tout autant, où l’on pourra switcher à la volée entre les trois personnages (l’un rapide, l’autre puissant, le dernier spécialisé dans la distance), dont le petit truc sera de switcher au bon moment pour prolonger le combo avec ralenti classieux qui va avec.

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Il y avait tout pour passer un bon petit moment, surtout qu’on n’allait pas faire la fine bouche vu le prix demandé (14,99€), ce qui n’empêchera pas de mettre en avant un gros défaut : son rythme, lié au contenu. Et on s’aperçoit vite que, effectivement, Rising était censé être un bonus gratuit dans ses fondamentaux, que l’on aurait pu torcher le temps d’une soirée. Mais à vouloir tartiner davantage, au moins le temps d’une dizaine d’heures, sans trop ajouter de matières premières, il en ressort une durée de vie artificielle où plus de la moitié du jeu sera obligatoirement fait de quêtes fedex qui vont feront sans cesse revenir dans les mêmes donjons à affronter les mêmes bestioles pour obtenir de foutus « tampons » afin d’avoir le droit de faire telle ou telle chose. C’est LENT et parfois usant, avec un scénario qui ne décolle jamais vraiment et où la seule qualité restera la relation entre les trois protagonistes, dont un kangourou avec une grosse épée. Dommage.



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