Ressources humaines | Beaux Arts



Pendant près de dix ans, Daniel Peñaranda Restrepo (né en 1990, Bogota) a récolté des archives, sous la forme de photographies argentiques, de textes, de vidéos prises au portable et de dessins. Apiculteur 2.0 de l’image, il les rassemble dans son premier court-métrage, Weather of Thresholds, curieux proto-manifeste pour une prise de conscience d’un « nouveau régime climatique ». Formé aux Beaux-Arts de Lyon et Paris, avec un passage à l’école d’Architecture de Paris-Belleville avant de rejoindre le Fresnoy en 2020, son réalisateur y dévoile des fragments visuels de ses allers-retours entre son Amérique latine natale et l’Europe.

« Six millions de pièces sont nécessaires pour construire un Boeing 747. Chaussures de sport et lunettes de sport aux couleurs métalliques. Criardes comme des insectes. Coléoptères. » Pour accompagner le ballet visuel qui se déploie sous nos yeux, des extraits de textes sont lus à voix haute. On y retrouve les mots d’Édouard Glissant, d’Emanuele Coccia, ou… d’Elon Musk, vantant les mérites du design ultrablindé de son Cybertruck, pick-up électrique de la marque Tesla, en 2021.

Entre ode au vivant, poésie décoloniale et supplique irrévérencieuse d’un capitalisme agressif, le court-métrage révèle les stratégies humaines plus ou moins éthiques pour faire face à la catastrophe climatique. Le tout résonne comme une charade des mondes de demain.

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« Weather of Thresholds »

Daniel Peñaranda Restrepo, 2021, 38 minutes



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