quels sont les risques d’un surdosage vaccinal ?


Après l’incident survenu au Mans samedi, les conséquences d’un surdosage vaccinal inquiètent à nouveau. D’après les spécialistes, cela ne présenterait aucun risque pour la santé des patients.

L’incident s’est produit samedi 18 décembre, dans le centre départemental de vaccination de grande capacité du Mans. Alors que la dose administrée pour les 5-11 ans souffrant de comorbidités correspond à 10 microgrammes de Pfizer pédiatrique, six enfants ont reçu par erreur une dose de 20 microgrammes de Pfizer Comirnaty. Cet incident, survenu le jour même où Jean Castex effectuait une visite officielle dans le centre, relance la question des risques d’un surdosage vaccinal.

«Constatant cette anomalie, outre les mesures prises pour les doses des vaccins suivants, le médecin référent du centre de vaccination a immédiatement contacté les familles concernées pour les informer et mettre en place avec elles les mesures nécessaires de suivi (…)», détaille dans son communiqué la préfecture de la Sarthe et l’ARS Pays de la Loire.

Mais cette vigilance particulière ne trahit aucune inquiétude. Car si le terme «surdose vaccinale» peut effrayer, ses potentiels effets ne diffèrent pas, en réalité, de ceux d’une dose classique. De fait, parmi les éventuels effets post-vaccinaux, l’Agence régionale évoque «principalement de la fièvre et des courbatures».

Robert Sebbag, infectiologue à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, se veut lui aussi rassurant. «Bien sûr, il faut respecter les doses prescrites, explique le spécialiste. Mais la présence de beaucoup plus d’anticorps n’est pas gravissime ou risquée.» Selon l’infectiologue, ce surdosage devrait produire «les effets habituels chez les adultes comme chez les enfants : de la température et des courbatures». Pour prévenir ces effets, Robert Sebbag conseille, comme lors des vaccinations classiques, «la prise de Doliprane pendant 24 ou 48 heures, et les choses devraient rentrer dans l’ordre».

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Pas de conséquences particulières

Dans son avis du 2 juin 2021 sur «La conduite à tenir en cas d’incidents vaccinaux», le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale était lui aussi revenu sur ce type d’évènements. Dans un premier temps, il précise que, en cas d’injection surdosée, «il est nécessaire d’informer le patient des éventuelles réactions locales ou systémiques auxquelles s’attendre» tout en précisant qu’il «est inutile de procéder à une étude sérologique». Ces études, ou «tests» sérologiques, permettent de détecter la présence d’anticorps au moyen d’une prise de sang.

En cas de surdosage, ce même avis du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale explique qu’il n’est pas nécessaire «d’adopter une attitude particulière». Si cela survient lors de la première dose, le texte précise qu’«il n’est pas nécessaire de reporter la seconde injection. Le délai prévu entre les deux injections doit être conservé, la seconde dose doit être injectée comme prévu afin de préserver l’effet booster.»

Le cas le plus connu de surdosage est celui d’une italienne de 23 ans à laquelle quatre doses de Pfizer avaient été administrées par erreur. La jeune femme était venue se faire vacciner dans un centre toscan en mai dernier et l’infirmière, qui n’avait pas dilué son flacon, lui avait injecté 0,30 ml, soit la quantité utilisée pour quatre doses du vaccin Pfizer-BioNTech. À l’époque, déjà, la question s’était posée de savoir si ce surdosage pouvait avoir des conséquences sur la santé du patient. L’agence sanitaire italienne en charge du dossier avait alors rappelé dans un communiqué que «l’expérimentation menée par Pfizer pour établir les conséquences d’un surdosage» s’est arrêtée à quatre doses de principe actif inoculés simultanément «sans que cela entraîne des conséquences particulières pour les patients».

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Quelques jours plus tard, dans le quotidien italien Corriere Della Sera, la mère de la jeune femme expliquait que sa fille de 23 ans souffrait de plusieurs effets secondaires. L’article, repris par Sud Ouest le 15 mai dernier, décrit de «violents maux de tête» et un «bras enflé». La jeune femme aurait aussi été «totalement déshydratée alors qu’elle (buvait) jusqu’à quatre litres d’eau par jour». Mais cette famille, qui hésitait à porter plainte si les symptômes perduraient dans le temps, n’a plus donné suite.



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