En librairies depuis ce jeudi 9 mars, le premier roman de Javier Santiso, Un pas de deux, nous invite dans les coulisses de la création d’Edward Hopper, peintre internationalement salué, grâce à sa femme, également peintre – quant à elle complètement oubliée. L’auteur a imaginé le témoignage fictionnel d’une épouse, mais aussi d’une artiste, sans charger toutefois son texte d’informations (on est loin de la biographie traditionnelle !). Car le ton n’est pas celui d’une conteuse, mais celui, emporté, d’un regard très charnel, intime. Les phrases sont longues, ponctuées de virgules, habitées… Extrait de l’épilogue : « Tes mille cinq cent œuvres et les miennes, à peine quelques centaines, leurs destins à jamais, maintenant, séparés. Les miennes m’ont coûté pourtant autant d’efforts, de foirades et de trouvailles. Des années durant il a fallu que je jongle avec tes horaires, avec tes colères, tes cadences, tes humeurs tantôt froides, tantôt arctiques. Peindre donc toujours en cachette, les mêmes ciels, les mêmes collines, avant que tu ne me tombes dessus, réclames ton attention comme un gamin qui trépigne. J’ai fait cela dès que j’ai pu, grappillant ici et là les miettes, grattant les heures, les fonds de casserole, histoire d’y croire encore un peu, de continuer à être. » Un ouvrage singulier, à lire durant une après-midi dominicale. M.C.-L.
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