Prix – Le président des Mousquetaires Intermarché dénonce les hausses chez Danone


Le président du groupement Les Mousquetaires Intermarché Didier Duhaupand a accusé jeudi Danone de profiter de l’inflation pour améliorer ses marges avec des hausses « pas raisonnables » de prix, alors que les négociations entre agro-industriels et distributeurs ne sont toujours pas achevées.

« Il y a eu un changement de direction à la tête de Danone et leurs actionnaires leurs demandent une profitabilité supérieure, cela se traduit par des hausses de tarifs », a estimé sur BFM Business Didier Duhaupand, interrogé sur l’absence, dans nombre de magasins Intermarché, des bouteilles d’Evian, de Badoit ou de Volvic, autant de marques du groupe Danone.

Le gouvernement a décidé en mars la réouverture des négociations entre industriels et grande distribution, au cours desquelles sont décidés les prix d’achat d’une grande partie des produits ensuite vendus en grandes surfaces. L’objectif était de prendre en compte l’inflation à la fois des matières premières agricoles mais aussi des coûts de production, de transport ou d’emballage, dans les prix d’achats des produits par la grande distribution.

Mais depuis mars, les premiers accusent les seconds de refuser de payer plus cher des denrées qui coûtent plus à produire ou d’augmenter les prix dans les rayons alors même qu’ils ont refusé de payer plus pour ces produits. Les distributeurs quant à eux estiment certaines hausses de prix injustifiées, ou différentes d’un industriel à l’autre.

« Les négociations doivent être bouclées d’ici fin septembre »

« Nous aussi sommes producteurs, avec des sources d’eau », a ainsi exposé Didier Duhaupand, le groupe des Mousquetaires ayant en effet la particularité d’avoir une branche agroalimentaire, Agromousquetaires. « Nous connaissons la décomposition des coûts », ce qui « nous fait dire que les demandes d’environ 12 % (de hausses de tarif, NDLR) ne sont pas raisonnables » par rapport au marché. Il a estimé que Danone, « comme un certain nombre d’entreprises, profitent de la crise actuelle pour restaurer leurs marges ».

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De son côté Danone, s’il dit auprès de l’AFP « ne pas être en mesure de commenter » cette hausse « liée au secret des affaires », dit avoir « trouvé des accords avec la plupart de nos autres clients », des accords « qui tiennent compte de (ses) impératifs économiques ».

Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), a indiqué jeudi à l’AFP que pour l’heure « 45 % de nos adhérents n’ont pas bouclé toutes leurs négociations avec l’ensemble de leurs clients ». Il a demandé au gouvernement « d’inciter les acteurs à boucler ces négociations d’ici la fin du mois », avant que ne se lance à partir d’octobre une nouvelle phase pour les tarifs 2023, qui doit s’achever en mars suivant. « Un empilement de négociations serait vraiment préjudiciable à tout le monde », selon lui.



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