Pour voyager dans le temps


1. Le musée Saint-Raymond à Toulouse : plongeon dans l’Antiquité

Ici, les époques se superposent comme les couches d’un oignon, que l’on épluche au fil de la visite… Ce musée dédié aux Antiques, ouvert depuis 1892, est installé dans un ancien collège universitaire pour étudiants désargentés (reconstruit en 1523 après un incendie). Aux premier et deuxième étages, portraits d’empereurs et objets issus de fouilles archéologiques de la région toulousaine (avec également des pièces grecques et romaines) nous introduisent à une visite infiniment plus monumentale et impressionnante : celle des sous-sols du musée, véritable site archéologique. Là, on explore une nécropole paléochrétienne du IVe siècle, qui s’étend autour de la tombe du premier évêque de Toulouse, saint Saturnin. Au milieu des tombes, le clou de la visite : un four à chaux, immense, installé au bout d’un conduit de 2 mètres de large sur 4,5 de longueur, qui a probablement servi pendant la construction de l’église Saint-Exupère, édifiée à l’emplacement du tombeau de saint Saturnin. À voir également : des sarcophages sculptés de la fin de l’Antiquité.

Le musée Saint-Raymond, musée d’archéologie de Toulouse

Le musée Saint-Raymond, musée d’archéologie de Toulouse

i

© Musée Saint-Raymond / Photo J.-F. Peiré

Arrow

Musée Saint-Raymond

L’accès dans les collections permanentes et dans l’exposition temporaire n’est possible qu’en achetant son billet en ligne sur des créneaux horaires déterminés.

2. Le musée Magnin à Dijon : dans l’antre de deux collectionneurs passionnés

C’est l’histoire d’une famille qui semble tout juste avoir quitté les lieux… Le grand-père, Jean Hugues Magnin-Philippon, achète en 1829 l’hôtel Lantin, somptueuse demeure du XVIIe siècle installée au cœur de Dijon. Son fils, Joseph Magnin, successivement député, ministre et directeur de la Banque de France, y élèvera par la suite ses deux enfants, Maurice et Jeanne Magnin. Restés sans descendance, ceux-ci confieront leur maison à l’architecte Auguste Perret pour qu’il la transforme en musée et la légueront à l’État français, sous réserve qu’elle conserve son atmosphère habitée, façon cabinet d’amateurs. Fou de ventes aux enchères, Maurice, largement aidé par sa sœur, artiste et critique d’art, a amassé une collection de 2 000 œuvres d’art – notamment des peintures françaises du XVIIe siècle, flamandes des XVIe et XVIIe siècles ainsi qu’italiennes de la Renaissance. Surtout, par leur disposition, les œuvres dialoguent avec le mobilier, les lustres et les assises – exactement comme si l’on pénétrait dans leur maison.

Lire aussi article :  Quels sont les films à voir en VOD cette semaine du 2 au 8 août ? - Actus Ciné
Le salon doré du musée Magnin

Le salon doré du musée Magnin

i

© RMN-Grand Palais (musée Magnin) / Michel Urtado

3. Le musée Lambinet à Versailles : incursion dans le XVIIIe siècle

Voici un autre hôtel particulier transformé en musée, mais qui nous embarque cette fois-ci au siècle des Lumières. Construit par l’architecte Élie Blanchard en 1751 pour Joseph-Barnabé Porchon, entrepreneur des bâtiments de Louis XV, l’édifice a été donné à la Ville de Versailles en 1929 par la famille Lambinet (composée de tailleurs puis de collectionneurs d’art) qui l’avait acquis en 1852. Il est depuis devenu musée municipal en accueillant les œuvres de l’ancien musée Jean Houdon. Les collections, riches, dépeignent notamment l’histoire de Versailles et de la Révolution française, et offrent une belle alternative à la visite du château envahi de touristes. Surtout, un appartement du XVIIIe siècle y est reconstitué, grâce au mobilier ayant appartenu à Nathalie Lambinet, dernière occupante des lieux et donatrice. On y découvre également des œuvres d’Émile Lambinet, peintre paysagiste proche de Camille Corot. Encore une fois, les époques communiquent !

Le salon doré du musée Lambinet à Versailles

Le salon doré du musée Lambinet à Versailles

i

© Ville de Versailles, Musée Lambinet

4. Le musée de l’École de Barbizon : au café, avec les paysagistes du XIXe siècle

Ils arrivaient par poignées de Paris et défilaient devant ses fenêtres : les premiers peintres paysagistes venus admirer la forêt de Fontainebleau en passant par Barbizon attirèrent l’attention de François Ganne. Celui-ci décida (coup de génie !) de les accueillir dans quelques pièces transformées en auberge. Devenue musée, celle-ci garde aujourd’hui encore quelques détails peints sur les murs et les meubles par les artistes qui, les jours de mauvais temps, s’ennuyaient. L’atmosphère y a été parfaitement conservée et, bien que l’endroit soit modeste, l’évocation est bien plus puissante que dans une simple exposition. Puis, la visite se prolonge au sein de l’ancien atelier de Théodore Rousseau (1812–1867), qui fonda l’école de Barbizon, passa sa vie dans le petit village et y mourut. Parfois, une exposition temporaire complète le parcours avec un focus sur un artiste du XIXe siècle.

Lire aussi article :  Asgora sort son application dédiée au rapport d’étonnement : l’AsgoAppli !
L’ancienne auberge Ganne, aujourd’hui musée départemental de l’École de Barbizon

L’ancienne auberge Ganne, aujourd’hui musée départemental de l’École de Barbizon

i

© Département de Seine-et-Marne

Arrow

Musée départemental de l’École de Barbizon

À Barbizon, à 70 km de Paris.
À 30 minutes de Paris en train depuis la gare de Lyon.

5. Le musée Maxim’s à Paris : ode à l’Art nouveau

Les fins gourmets connaissent bien sûr l’adresse, le restaurant Maxim’s étant avant tout une institution gastronomique. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il est possible d’en visiter le décor 1900, le bar et les salons, ainsi que, au quatrième étage, un musée dédié à la collection Art nouveau du créateur de mode Pierre Cardin (qui en est le propriétaire). Un lieu d’esthètes, donc, qui, dès sa création en 2004, a été confié à l’historien Pierre-André Hélène, spécialiste de Paris. C’est lui qui guide aujourd’hui les visiteurs à travers l’histoire de cette enseigne mythique, avec force anecdotes. Le décor – fresques peintes par l’artiste oublié Léon Saunier, bois d’acajou sculpté du sol au plafond, miroirs aux formes organiques – est un inoubliable manifeste de l’Art nouveau, conçu en quelques mois pour l’exposition universelle de 1900. À l’étage, on voit passer les fantômes des mondaines et des hommes d’affaires bedonnants à travers les nombreuses caricatures de l’illustrateur Sem. Et dans le musée ? De très belles pièces, dont un lit fabriqué à partir de six essences de bois différentes (!), un portrait peint par Toulouse-Lautrec, des tables d’Émile Gallé… Et, partout, des femmes et des fleurs, sculptées, dessinées, suggérées dans les courbes d’une lampe, d’une armoire, d’un bureau.

Lire aussi article :  Incendies - L'incendie dans le Vaucluse contenu, 250 hectares parcourus
La chambre Art nouveau du musée Maxim’s

La chambre Art nouveau du musée Maxim’s

i

6. Le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt : le modernisme comme art de vivre

L’espace Landowski, conçu par l’agence d’architecture Lobjoy Bouvier Boisseau et ouvert depuis 1998, comprend une médiathèque, un cinéma d’art et d’essai ainsi que deux musées, le tout relié par une grande nef vitrée où circulent joyeusement enfants et visiteurs. Un endroit très vivant, qui jouxte l’hôtel de ville de Boulogne-Billancourt dessiné par Tony Garnier en 1931–1934 – monument à observer de près, puisqu’il nous fournit une belle introduction au musée des Années Trente. Celui-ci se visite de haut en bas : prenez votre ticket, et montez directement au quatrième étage, où vous découvrirez de superbes pièces de design signées Charlotte Perriand, Auguste Perret, Jean Prouvé, ainsi que quelques maquettes – dont la Villa Cook, conçue par Le Corbusier à Boulogne. Après les courbes sensuelles de l’Art nouveau, vues au musée Maxim’s, place à des lignes géométriques, ainsi qu’à un décor magnifiquement épuré. À l’étage suivant, découverte de l’art colonial, qui ici s’éloigne des folies érotiques de l’orientalisme pour se faire davantage documentaire. On termine le parcours par un cabinet de dessins (notamment de presse) et par des portraits, dont un inachevé de Tamara de Lempicka – son mari, à la carrure si austère, l’a quittée avant qu’elle n’ait pu le terminer.

Le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt

Le musée des Années Trente à Boulogne-Billancourt

i

© Musées de la ville de Boulogne-Billancourt / Photo Philippe Fuzeau

Arrow

Musée des Années Trente





Source link