Polémique après la diffusion d’un enregistrement de la brigade des mineurs


Dans un appel datant de quelques mois, une mère de famille évoque des soupçons d’abus sur sa fille, balayés a priori par un agent de police. Une enquête de l’IGPN a été demandée par le préfet de police.

Un document inquiétant concernant la lutte contre la pédophilie en France. Depuis plusieurs jours, une publication du journaliste Karl Zéro crée la polémique en montrant la légèreté avec laquelle un agent de la brigade de protection des familles, ancienne brigade de protection des mineurs, traite les demandes d’une femme soupçonnant des abus sexuels sur sa petite fille. Selon des informations publiées par Libération et confirmées au Figaro, la publication est authentique. Elle est publiée dans le cadre du film 1 sur 5, documentaire sur la pédocriminalité diffusé depuis dimanche 24 octobre sur YouTube.

L’IGPN saisie

Contactée par Libération, l’avocate de la mère de famille a annoncé que l’appel a eu lieu début 2021, et que la version disponible sur YouTube est la version intégrale, seulement rendue anonyme en supprimant les noms et prénoms des protagonistes. Une mère contacte la brigade des mineurs et entame la conversation avec un agent. Elle dit avoir «besoin d’aide et de conseil», évoquant sa fille de quatre ans et demi. «Elle m’a parlé de choses à caractère sexuel qui se passent quand elle est chez son père». La femme cite plusieurs expressions enfantines, particulièrement concrètes et choquantes, décrivant des actes sexuels.

Dès les premiers instants, l’attitude de l’agent surprend par le peu de sérieux qu’il prête aux allégations de son interlocutrice : «Pour les enfants de 4 ans, c’est assez fréquent qu’il y ait ce genre de langage, c’est pas forcément qu’il y a quelque chose derrière, hein» déclare-t-il. «À l’école aussi, ça raconte pas mal de choses. C’est pas forcément lié à son père… C’est pas à votre cerveau d’adulte de fantasmer sur le vocabulaire d’une enfant de 4 ans», balaie-t-il.

Lire aussi article :  Emilia Clarke, Leonardo DiCaprio... Ces acteurs ne sont pas prêts à tout pour un rôle - Actus Ciné

Avant de conseiller à la mère en détresse d’aller «plutôt voir un psychologue faire un petit point avec (son) enfant mais bon… C’est pas parce qu’elle parle de ça que c’est lié à un abus sexuel». L’école aurait déjà signalé la situation et les dires de l’enfant, ce à quoi l’agent de police répond qu’il va «vérifier», avant de ne pas trouver le dossier correspondant. Et de défendre a priori son ancien compagnon : «Un enfant de 4 ans et demi ça dit tout et n’importe quoi, faut pas du tout se fier à la parole. Parce que c’est pas parce que vous êtes séparée de cet homme-là que fatalement il fait du mal à votre fille».

Interrogée par Le Figaro, la préfecture a confirmé les propos précédemment tenus auprès de Libération, à savoir que «le préfet de police a demandé une saisine administrative de l’IGPN», sans commenter les éventuelles avancées de l’enquête. Toutefois, «le fonctionnaire concerné n’exerce plus au sein de la brigade de protection des mineurs depuis plusieurs mois».

À VOIR AUSSI – Incestes et violences sexuelles: une plateforme pour renforcer la protection des enfants



Source link