Pichet Klunchun au quai Branly, la tradition réinventée


Et si les arts martiaux et la danse ne faisaient qu’un ? C’est le pari du quai Branly qui invite le danseur et chorégraphe Pichet Klunchun dans le cadre de l’exposition « Ultime combat. Arts martiaux d’Asie ». En explorant les formes contemporaines et traditionnelles du khon, danse thaïlandaise masquée, l’artiste démontre qu’il n’y a pas de frontière hermétique entre les disciplines. Découverte en deux spectacles et une projection.

Vue de la représentation « Black and White »

Vue de la représentation « Black and White »

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© Pichet Klunchun Dance Company

Prodige de la scène artistique thaïlandaise, Pichet  Klunchun a seize ans lorsqu’il s’initie au khon, le théâtre masqué traditionnel royal, qui mêle danse, chant, narration et costumes sensationnels. Dûment codifié, le khon met à l’honneur les grands passages du Ramakien – la variante thaïe du Rāmāyaṇa –, un poème épique de la mythologie hindoue qui raconte la légende de Rama, un prince héritier chassé du trône par l’une des épouses de son père. Formé loin de tout dogme et hors de tout académisme, le chorégraphe insuffle à cette discipline pluriséculaire une nouvelle dynamique et la fait voyager au-delà des frontières.

Parmi les représentations données au quai Branly, Black and White, l’une des créations phares du danseur, s’inspire de fresques qui illustrent les scènes de combats du Ramakien. S’il reste fidèle à la tradition en faisant danser des hommes uniquement, il renouvelle l’esthétique du khon grâce à sa propre expérience de la danse contemporaine. Il y explore l’opposition entre le bien et le mal, en transformant un combat en chorégraphie ; les corps en lutte trouvent progressivement une harmonie, s’accordent et s’équilibrent. Une manière audacieuse et poétique de combattre les manichéismes et d’ajouter au monde un peu de nuance.

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Vue de la représentation « Le combat de Rama et Todsakan »

Vue de la représentation « Le combat de Rama et Todsakan »

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Le combat de Rama et Todsakan, quant à lui, retrace l’enlèvement de Sita, la femme du prince, par le roi-démon Todsakan et le grand combat qui l’oppose par la suite à Rama. Ce spectacle se place dans la plus pure des traditions du khon et illustre de façon spectaculaire deux des moments phares de l’épopée mythologique. Sur scène, 11 danseurs et 8 musiciens voient s’affronter l’armée des singes et celle des démons. De quoi vous émerveiller !

Pour finir en beauté, Pichet Klunchun and myself, de Jérôme Bel, vient compléter cette programmation. En 2005, les deux artistes étaient réunis pour une performance singulière. Le musée propose de revivre cette rencontre grâce à une projection du résultat de leur collaboration : un amusant dialogue dansé qui invite à découvrir la danse traditionnelle, et établit des ponts entre les arts et les cultures. Dépaysement garanti !

Pichet Klunchun Dance Company

Danse Contemporaine • Rendez-vous au théâtre Claude Lévi-Strauss le samedi 11 et dimanche 12 décembre à 18 et 17h • Réservation sur quaibranly.fr

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Le combat de Rama et Todsakan

Pichet Klunchun Dance Company

Ramakien – Danse classique thaïe • Rendez-vous au Théâtre Claude Lévi-Strauss le vendredi 17 décembre à 20h, le samedi 18 à 18h ou le dimanche 19 décembre à 17h • Réservation sur quaibranly.fr

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Ultime Combat. Arts martiaux d’Asie

Du 28 septembre 2021 au 16 janvier 2022

www.quaibranly.fr



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