Phobies, délires, fantasmes… Dalí en 5 obsessions


1. Une moustache : lui d’abord !

Impossible de ne pas y penser tant elle lui colle à la peau ! La moustache de Dalí, à laquelle le photographe Philippe Halsman a dédié tout un livre (Dalí’s mustache, 1954), est sa signature. Pour entretenir cette précieuse toison, le peintre a ses recettes, telles que les gominer au « sperme » ou au « miel » (La Vie secrète de Salvador Dalí) ! Son apparence et sa personnalité sont sa première œuvre d’art. Même mort, sa moustache ne bouge pas d’un poil. En 1989, Dalí se fait embaumer avant de rejoindre sa dernière demeure dans la crypte de son musée-théâtre de Figueres. Surprise lorsqu’en 2017, 28 ans après sa disparition, on exhume son corps pour des tests de paternité… La moustache a été préservée, constate le médecin légiste : « Elle était dans sa position classique, à dix heures dix » !

2. Du camembert, des œufs et du pain : explorations comestibles

Parmi les obsessions majeures de Salvador Dalí visibles dans sa peinture et ses sculptures, il y a ses délires comestibles, des célèbres « montres molles » qui seraient nées d’un rêve de camembert coulant, aux Œufs sur le plat sans le plat ou encore au Pain catalan. Comme d’autres motifs fétiches – l’escargot, l’oursin –, le pain est le sujet idéal des explorations daliniennes sur le « dur » (la croûte) et le « mou » (la mie). Il rappelle le rite chrétien de l’eucharistie. Quant à l’œuf, symbole de naissance et de cosmogénèse, Dalí évoque souvent son souvenir d’une vie intra-utérine aux couleurs infernales, rouge, orange et jaune : « Ma vision la plus splendide était celle de deux œufs sur le plat mais sans le plat. » L’œuf fait planer l’ombre du frère de l’artiste, lui aussi nommé Salvador et mort quelques mois avant sa naissance, un double qui le hantera toujours.

Lire aussi article :  La livraison de colis par vélo s’accélère
Vue intérieure de Dalí Paris

Vue intérieure de Dalí Paris

i

Dalí Paris © David Arraez

3. Du chou-fleur et des haricots : les superpouvoirs des légumes

Quoi d’autre au menu de Dalí ? L’artiste vouait une passion particulière au chou-fleur : « Tout tire ses origines de La Dentellière de Vermeer ! […] Tout prend fin avec le chou-fleur ! » (Journal d’un génie, 1964) En 1955, il embarque 1 000 de ces légumes, une Rolls Royce et se rend à la Sorbonne pour donner une conférence sur les « aspects phénoménologiques de la méthode paranoïaque-critique ». Mais il aurait pu aussi discourir des heures sur les haricots ! Chez l’artiste, les fesols, les haricots catalans, de forme concave, figurent « l’art de sexualiser l’hyperlocal le plus banal pour mieux l’universaliser ». Le thème des deux haricots emboîtés évoque, selon le maître, l’accouplement.

Yang Et Yin
Arrow

À voir à Dalí Paris

4. Les insectes : phobies enfantines

Un autoportrait endormi sur ses fantasmes, entre le « dur » et le  « mou » : voici l’image que Dalí fixe sur la toile lorsqu’il rencontre Gala en 1929. Le sexe chez Dalí ? C’est compliqué. Le Grand Masturbateur, qui s’imposera dans plusieurs toiles de la même année (Le Jeu lugubre, L’Énigme du désir…), s’incarne en figure biomorphique inspirée d’un rocher du cap de Creus, paysage de l’enfance de l’artiste. Dans ce grand tableau, la sauterelle figure une angoisse terrible depuis l’enfance. Dalí, qui connaîtra avec Gala sa première relation hétérosexuelle, surmonte avec cet insecte sa phobie d’un sexe cannibale. Autre obsession venue des premiers âges : les fourmis qui colonisent des tableaux comme L’Âne pourri. Dalí les a longtemps regardées dévorer les restes décomposés d’animaux. Entre fascination et répulsion, les fourmis renvoient à la fois à la décadence et à l’éphémère.

Lire aussi article :  Plan d’action 2021-2022 contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
Vue intérieure de Dalí Paris

Vue intérieure de Dalí Paris

i

Dalí Paris © David Arraez

5. Béquilles et tiroirs : l’inconscient à cœur ouvert

Motif ambivalent chez le maître catalan, les béquilles relèvent les corps qui s’effondrent comme elles percent les chairs avachies. Autre leçon freudienne, les tiroirs ou les personnages à niches qui révèlent les secrets enfouis de l’être, comme on peut le voir dans les Cabinets anthropomorphiques de l’artiste : « Le corps humain se compose de tiroirs secrets que seule la psychanalyse peut ouvrir », affirme-t-il. Pétri de culture classique, Dalí, qui a été formé aux Beaux-Arts, n’oublie pas de transpercer le corps des Vénus. Ces silhouettes éventrées évoquent tout autant la grande tradition des dessins anatomiques de Léonard de Vinci que les écorchés des cabinets du XVIIe siècle.

Profil du temps
Arrow

À voir à Dalí Paris

Cabinet anthropomorphique
Space Venus

 

À deux pas de la place du Tertre, Dalí Paris rassemble une collection unique en France de gravures, mobiliers, photographies, aquarelles et de sculptures nés dans l’imaginaire surréaliste du maître aux montres molles. Une réunion d’œuvres qui prolongent en trois dimensions ses grandes obsessions, des éléphants montés sur échasses à l’héroïne d’Alice au pays de Merveilles. Expert de l’œuvre de Dalí depuis 30 ans, Dalí Paris propose aussi de devenir collectionneur en faisant l’acquisition, en fonction de votre budget, d’œuvres référencées dans les catalogues raisonnés (Robert et Nicolas Descharnes, Dalí : Le dur et le Mou, Sculptures & Objets et Albert Field, The official catalog of the Graphic Works of Salvador Dalí) pour lesquelles la galerie fournit un certificat d’authenticité et assure le transport international.

Lire aussi article :  Comprendre, utiliser et entretenir un sécateur à batterie c’est important !

Ouvert tous les jours de 10h à 18h30

Plein tarif : 13 euros
Tarif réduit moins de 25 ans : 9 euros
Enfant de moins de 8 ans accompagné d’un parent : gratuit
Audioguide en 8 langues : 3 euros

Instagram : @dali_paris_officiel
Téléphone : 01 42 64 40 10



Source link