Pékin lance une sévère mise en garde aux partisans de l’indépendance


«Le continent retiendra la responsabilité criminelle des jusqu’au-boutistes de l’indépendance pour Taïwan en accord avec la loi, et ceci à vie», a averti Pékin ce vendredi.

La Chine a assuré vendredi 5 novembre qu’elle punirait les politiciens taïwanais «jusqu’au-boutistes» partisans de l’indépendance en leur interdisant toute visite, au moment où les tensions entre Pékin et Taipeh sont au plus haut depuis des années.

Le Bureau des affaires taïwanaises à Pékin a averti vendredi que «le continent retiendra la responsabilité criminelle des jusqu’au-boutistes de l’indépendance pour Taïwan en accord avec la loi, et ceci à vie». Dans un communiqué, une porte-parole de cet organisme du gouvernement chinois, Zhu Fenglian, qualifie le premier ministre taïwanais Su Tseng-chang, le président du Parlement taïwanais Yu Shyi-kun et le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu de membres d’une minorité de partisans de l’indépendance.

De nouvelles restrictions

Selon Zhu, ils «ont tenté de fomenter une confrontation à travers le Détroit, attaqué de manière malveillante et calomnié le continent (…) portant gravement atteinte aux relations de part et d’autre du Détroit». Elle a ajouté que Pékin leur avait interdit ainsi qu’à leurs familles de pénétrer sur le territoire de Chine continentale, à Hong Kong et à Macao. Leurs relations se verront également interdire de toute coopération avec les organisations et individus du continent, a-t-elle ajouté sans autres précisions.

«Ceux qui oublient leurs ancêtres, trahissent leur mère patrie et divisent le pays ne finiront pas bien», a dit Zhu. Ses commentaires interviennent au lendemain de déclarations du responsable d’une délégation du Parlement européen en visite à Taipei, Raphaël Glucksmann, qui a qualifié la démocratie taïwanaise de «trésor» à protéger, promettant de continuer à soutenir l’île. Le premier ministre taïwanais a fait fi de la menace de Pékin, assurant qu’il «ne se laisserait pas impressionner». Pékin «n’a jamais dirigé Taïwan mais veut jouer au petit chef», a déclaré Su interrogé au Parlement à propos de cette liste de «jusqu’au-boutistes».

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L’île fut à la fin de la guerre civile chinoise en 1949 le refuge des nationalistes du Kuomintang, emmenés par Tchang Kaï-chek et vaincus par les communistes de Mao Tsé-toung. Ses 23 millions d’habitants vivent depuis lors sous la menace d’une invasion. Pékin, qui revendique sa souveraineté sur l’île, a intensifié ses actions ces dernières années pour isoler Taïwan sur la scène internationale et enrayer toute tentative de reconnaissance comme État indépendant de ce territoire qui a son propre gouvernement.

Les tensions de part et d’autre du Détroit grimpent depuis l’élection en 2016 à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, issue d’un parti traditionnellement hostile à Pékin. La Chine a renforcé récemment son activité militaire autour de Taïwan et un nombre record d’incursions d’avions de guerre chinois a été enregistré en octobre dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan, un périmètre qui commence à 200 km des côtes taïwanaises.



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