passe d’armes entre Yannick Jadot et la majorité sur le rapport énergétique de la France


Le candidat écologiste a accusé le gouvernement d’avoir une présentation «partiale» des scénarios énergétiques présentés par RTE, gestionnaire du réseau électrique.

C’est un débat sous haute tension dans un contexte de hausse des prix de l’énergie. Après la présentation du rapport de RTE, responsable du réseau électrique français – commandée par le gouvernement en 2019, sur les avenirs du pays en matière d’énergie, le candidat d’EELV Yannick Jadot a accusé sur Twitter le gouvernement de «manipulation». RTE avait testé au total six scénarios allant du tout-renouvelable au 50% du nucléaire en 2050. Et ce, pour respecter à cette date une neutralité carbone. Objectif que le rapport ambitionne d’atteindre avec le maintien de 55% de nucléaire, ressource moins chère que les seules énergies renouvelables.

«La manipulation de RTE, sous pression du gouvernement, qui consiste à évacuer ses propres scénarios de sobriété au moment où explose la précarité énergétique dans notre pays est choquante», avait dénoncé lundi le leader écologiste, pointant du doigt «un choix politique». «Évacuer ses propres scénarios de sobriété au moment où explose la précarité énergétique dans notre pays est choquant», ajoutait-il.

«On est à la limite du complotisme»

Face à ces accusations, la majorité présidentielle est montée au créneau. À commencer par Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique mardi sur France Inter. «Je trouve ça complètement honteux (…). On est à la limite du complotisme. Je trouve que quelqu’un qui se présente à l’élection présidentielle ne devrait pas réagir comme ça», raille l’ancienne coprésidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, invitant Yannick Jadot à débattre sur le fond. Et de préciser que ce « rapport a été fait par une entité indépendante (…). Ce qu’il est en train de faire, c’est simplement parce que ce rapport remet en cause en cause ses convictions, c’est de dénoncer le messager, plutôt que de regarder le message.»

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De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a tancé sur Europe 1 les «responsables politiques dans un contexte pré-présidentielle qui font de l’idéologie avec ces sujets-là». «À la lumière de ce rapport, on ne peut pas expliquer aux Français qu’on peut sortir brutalement du nucléaire ou se priver du renouvelable, parce que c’est nous promettre un éclairage à la bougie dans les années qui viennent», a ironisé l’ancien député (LREM) des Hauts-de-Seine, visant entre les lignes le candidat d’EELV. «Quand (les écologistes) ne sont pas d’accord avec des constats, y compris des constats formulés par des experts ou des scientifiques, expliquent que c’est faux, que c’est de la manipulation», a-t-il ajouté.

À moins de six mois de l’élection présidentielle, le parti présidentiel, déjà en campagne au nom d’Emmanuel Macron, rend coup pour coup. Et se saisit de la polémique. «Une campagne électorale n’autorise pas tout et notamment pas les mensonges…En l’occurrence, Yannick Jadot fait un gros mensonge» en évoquant une prétendue manipulation, a lancé le délégué général de La République en marche Stanislas Guérini mardi sur LCP. Malgré l’instauration d’une indemnité inflation annoncée la semaine dernière par Jean Castex, le gouvernement surveille la hausse du prix de l’énergie comme le fait sur le feu. Et ce, pour éviter tout commencement de grogne sociale.



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