Partage d’expérience – Stockage : les outils numériques veillent au grain


Afin de maîtriser les conditions de stockage du grain à la ferme, plusieurs start-up proposent des solutions de surveillance et d’optimisation du refroidissement. Retrouvez les partages d’expérience d’utilisateurs convaincus.

Agriculteur à La Chapelle-du-Noyer (Eure-et-Loir), Guillaume d’Amécourt ne cache pas sa satisfaction quant à l’utilisation du système Farmviz. « Mes vieux thermomètres à mercure étaient hors d’usage, explique-t-il. Je n’avais plus aucun contrôle de température pour le stockage de mes céréales : 13 000 q de blé tendre, blé dur et maïs dans des cellules rondes de 60 à 250 t, ventilées par le bas. » L’agriculteur, qui conserve la moitié environ du grain produit sur les 395 ha de grandes cultures, a donc voulu repartir sur de bonnes bases. La filière Label rouge dans laquelle s’est engagée la SCEA de Touchebredier se révèle en effet assez exigeante en termes de traçabilité.

« Pour la filière Label rouge sans insecticides de stockage, la coopérative nous demande un suivi de ventilation et un relevé des températures. On a donc posé des sondes Farmviz lors de la dernière récolte », détaille-t-il. Les capteurs sont attachés par le haut et positionnés en partie supérieure du tas dès la mise en silo. L’exploitant reçoit par SMS ses fenêtres de ventilation. Il consulte l’historique sur l’interface web avec son smartphone ou son ordinateur et l’exporte lors du déstockage. Le montant de l’abonnement annuel au pack Thermométrie haut de gamme dépend du nombre de cellules sous surveillance. Le kit Farmviz comprend un boîtier de réception associé au nombre de sondes thermométriques nécessaires. « Avec mon compteur électrique général, je ne suis pas en mesure de quantifier l’économie. Mais j’ai déjà remarqué une durée de ventilation moindre », confie l’exploitant.

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Couple ventilation-température

« Nous utilisons et testons différents outils de la société Javelot depuis trois ans, explique Didier Renou, responsable qualité Pôle agriculture de la coopérative Océalia, dans le centre-ouest de la France. Nos clients industriels, soucieux de disposer d’une récolte sans résidus d’insecticides, nous demandent de maîtriser le stockage, c’est-à-dire le couple ventilation-température. Avec plus de 350 sondes Javelot installées d’août à octobre, nos opérateurs de silos surveillent environ 50 000 t de grains. Ces thermomètres connectés sont répartis dans de petits volumes de stockage (de 100 à 600 t) pour lesquels un équipement de thermométrie fixe ne se justifie pas. » Chaque sonde de 2 m de haut mesure la température du stock de blé, orge, tournesol, lentilles… à intervalles réguliers, elle communique ces valeurs en exploitant le réseau bas débit Sigfox.

L’opérateur peut ainsi surveiller, même à distance, les évolutions de ce paramètre depuis l’application web dédiée. Il reçoit une alerte par e-mail en cas d’éventuelle remontée de la température et y remédie en brassant le stock puis en le ventilant. En fin de période de suivi, il peut éditer un rapport de surveillance. Selon Javelot, le coût de l’abonnement à ce service dépend beaucoup de la structure. « Financièrement on y gagne, estime Didier Renou. Indispensable dès la moindre tonne de grain stockée sans lutte chimique, il convient aussi pour le stockage à la ferme, y compris à plat. » La coopérative teste par ailleurs sur un site le dispositif d’automatisation de la ventilation Venti’Javelot et expérimente les pièges à insectes connectés IoTrap, accessibles via la même interface, pour détecter la présence de charançons.

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