Paris et Berlin souhaitent une réunion «dès que possible» avec Moscou


La France et l’Allemagne entendent rester acteurs dans la recherche d’une solution à la crise ukrainienne et espèrent organiser «dès que possible» une réunion avec la Russie, qui boude désormais ce format de discussions dit «Normandie».

«Nous salons l’entretien entre les présidents russe et américain», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à l’issue d’une rencontre avec sa nouvelle homologue allemande, Annalena Baerbock, en soulignant la nécessité de «garder des canaux de dialogue pour essayer d’engager une désescalade».

Joe Biden a menacé mardi Vladimir Poutine de «fortes sanctions» économiques s’il envahissait l’Ukraine, tandis que le président russe a exigé en vain des garanties sur un gel de l’expansion de l’Otan. Cet échange téléphonique entre les deux dirigeants, alors que la Russie a amassé des dizaines de milliers de soldats à sa frontière avec l’Ukraine, laissant craindre une intervention militaire dans ce pays, a été perçu comme un affaiblissement du format de négociation dit «Normandie» entre la France et l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine.

Les accords de Minsk comme «base de travail»

Moscou a décliné en novembre une invitation de Paris et Berlin, médiateurs de longue date dans cette crise, à tenir une réunion des quatre ministres des Affaires étrangères en France. Et le président Poutine semble désormais privilégier une relation directe avec Joe Biden dans la gestion du conflit.

«J’observe que le format Normandie n’a pas été remis en cause», a relevé Jean-Yves Le Drian, en soulignant la «volonté commune» de Paris et Berlin d’organiser «dès que possible» une réunion des quatre ministres des Affaires étrangères. «On connaît ce qu’il faut faire. Il faut maintenant la volonté politique pour le faire et cette volonté politique peut s’exprimer très clairement lors d’une réunion (ministérielle) au format Normandie», a-t-il dit. «J’espère que ce souhait soit partagé», a-t-il lancé en direction de la Russie. «Il faut que les accords de Minsk restent la base de travail», a ajouté la nouvelle cheffe de la diplomatie allemande, en répétant que la Russie «paierait un grand prix politique et surtout économique en cas de nouvelle violation de la souveraineté ukrainienne».

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Ces accords, conclus après l’annexion russe de la Crimée en 2014, sont censés régler le conflit dans l’est de l’Ukraine entre les forces de Kiev et les séparatistes pro-russes, mais n’ont jamais vraiment été appliqués. L’OSCE est justement chargée de contrôler leur respect.



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