Mort du député David Amess au Royaume-Uni: la piste islamiste


Le suspect, un Britannique d’origine somalienne, avait été signalé au programme de déradicalisation.

Londres

Le nom de l’homme de 25 ans, arrêté sur les lieux du crime vendredi dans l’église méthodiste de Leigh-on-Sea où David Amess tenait sa permanence de député, n’a pas été rendu public par la police, mais la presse affirme qu’il s’agit d’Ali Harbi Ali, le fils d’un ancien conseiller en communication du gouvernement somalien, et résident du quartier de Kentish Town, dans le nord de Londres. Samedi soir, Harbi Ali Kullane a confirmé que son fils était en garde à vue pour avoir poignardé à mort le député conservateur, et il s’est dit « traumatisé » par son ­arrestation.

Selon les médias, le suspect du meurtre de David Amess n’était pas connu des services de renseignements. Cependant, d’après le Guardian, Ali Harbi Ali avait été signalé au programme de déradicalisation Prevent. Sa participation à Prevent avait été « courte », selon le journal, qui ne précise pas la date à laquelle celle-ci s’est ­déroulée.

Rendez-vous avec le député

En parallèle à ces informations, des éléments supplémentaires ont émergé depuis vendredi concernant le mode opératoire du meurtrier. D’après le Mail On Sunday, Ali Harbi Ali avait pris rendez-vous avec le député conservateur de Southend West dans l’Essex. Vendredi, selon un témoin, il a patiemment attendu son tour dans l’église méthodiste où l’élu tenait sa permanence, avant de porter 17 coups de couteau fatals au député, sous les yeux des deux assistantes du parlementaire. Le suspect est ensuite resté sur le lieu du crime et n’a opposé aucune résistance aux forces de l’ordre qui ont procédé à son arrestation.

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L’enquête a été confiée à la direction antiterroriste de Scotland Yard. Sur la base des déclarations du suspect après son arrestation, les policiers privilégient la piste d’une « motivation potentielle liée à l’extrémisme islamiste » et estiment qu’Ali Harbi Ali a agi seul. Pourquoi ce Britannique d’origine somalienne a-t-il choisi pour cible David Amess ? Rien ne permet de le savoir pour l’instant, même si le Mail on Sunday affirme qu’Ali Harbi Ali a « peut-être » résidé dans la circonscription de Southend West que représentait l’élu conservateur.

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Procédures de sécurité

Samedi matin, le premier ministre conservateur Boris Johnson et le leader de l’opposition travailliste, Keir Starmer, ont affiché un front uni. Les deux chefs de parti ont déposé des gerbes de fleurs, côte à côte. Boris Johnson a laissé un message saluant un « excellent parlementaire et un collègue et ami très aimé ».

Deux jours après le meurtre de David Amess, la classe politique britannique était toujours abasourdie et s’interrogeait sur les leçons à tirer de ce funeste événement, cinq ans après l’assassinat de la députée travailliste Jo Cox, à coups de fusil et de couteau par un néo-nazi pendant sa permanence hebdomadaire.

Les élus doivent-ils redoubler de prudence ou bien continuer à rencontrer régulièrement en face-à-face les citoyens qu’ils représentent à la Chambre des communes comme si de rien n’était ? Les avis sont très ­partagés.

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L’ancien premier travailliste, Gordon Brown, a estimé dimanche qu’il s’agissait d’« une attaque contre (la) démocratie » à laquelle il ne fallait « pas répondre par moins de démocratie ». L’ex-chef de gouvernement a tout de même appelé à la mise en place immédiate de procédures de sécurité supplémentaires pour protéger les députés et les élus au cours de leurs permanences.

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Augmentation des actes de délinquance

La question se pose d’autant plus que le meurtre de David Amess intervient dans un contexte d’augmentation des actes de délinquance contre les parlementaires (+126% entre 2017 et 2018 et +90% sur les quatre premiers mois de 2019, selon des chiffres de la police).

Nombre d’élus racontent avoir fait l’objet de menaces de mort et d’attaques contre leur domicile, leur voiture et/ou leur permanence. « Ma permanence a été incendiée, ma voiture a été détruite, quelqu’un a essayé de s’introduire chez moi et de me blesser », a témoigné dimanche le député conservateur Andrew Rosindell, qui a également fait l’objet de menaces de mort depuis son entrée à Westminster il y a vingt ans.

À la suite de l’assassinat de Jo Cox le 16 juin 2021, la sécurité des députés avait déjà été renforcée. La ministre de l’Intérieur, Priti Patel, a énuméré plusieurs mesures supplémentaires possibles. Elle n’exclut pas la présence de policiers au cours des permanences tenues par les parlementaires.

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