Micro-trottoir : les étudiants s’intéressent-ils encore à l’art ?


Jean Claracq, Rob Spielman on a Couch and A View from an Apartment

Jean Claracq, Rob Spielman on a Couch and A View from an Apartment, 2017

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Huile sur bois • 15 x 12,3 cm • Courtesy galerie Sultana, Paris

À écouter :

 

Les « jeunes ». Regroupés sous une génération estampillée d’une seule lettre, z ou y, comme le symbole d’un monde ultra-rapide auxquels ils appartiendraient ; enfermés pour toujours dans la consommation netflixienne, l’amour Tinder et les likes Instagram, les 18–30 ans seraient, selon les préjugés, bien étrangers au monde des musées et de l’art. De simples consommateurs passifs et solitaires d’offres numériques ? Loin de là…

D’après l’édition 2019 du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse,  « non seulement les 18–30 ans multiplient les activités culturelles, […] mais ils les combinent par ailleurs en véritables « omnivores » culturels ». Ainsi, près de 9 jeunes sur 10 ont pratiqué à la fois une sortie culturelle, une activité créative artistique et une activité culturelle numérique au cours de cette année. Si on peut observer une nette préférence pour le cinéma – 86 % des sondés y sont allés au moins une fois lors de l’année 2019 – 46 % d’entre eux ont mis les pieds dans un musée. Et les derniers chiffres de fréquentation de ces derniers, confirment un intérêt croissant : + 9 % d’étudiants au musée d’Orsay en 2021 tandis qu’au musée des Arts décoratifs, les jeunes de 18 à 25 ans ont presque triplé.

Eux, qu’en disent-ils ? Pour en savoir plus, Beaux Arts est parti sur le terrain, dans le cinquième arrondissement de Paris, à la sortie d’une faculté de Sciences humaines et sociales (Sorbonne Nouvelle – Paris 3), d’une autre de Sciences et d’Ingénierie (Sorbonne Université – Campus Pierre et Marie Curie) et d’une dernière de Lettres (Sorbonne Université – Faculté des Lettres), pour y interroger une douzaine d’étudiants.

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Un micro trottoir sans appel : oui, la plupart des jeunes interrogés s’intéressent à l’art, bien que de manière diverse et inégale. La peinture – l’impressionnisme en particulier – revient souvent parmi leurs favoris. Sinon, les médiums qui les attirent sont plus récents ou plus accessibles ; outre la musique et le cinéma, on note un penchant pour la photographie.

En revanche, l’art contemporain semble, paradoxalement, appartenir à leurs yeux à une autre époque…  Souvent, ils ne le comprennent pas et s’y sentent étrangers. Seuls ceux qui sont les plus connaisseurs en art ne sont « pas foncièrement contre », pour reprendre les mots de l’un d’entre eux.

Enfin, ils estiment que les canaux de communication utilisés pour parler des expositions ne sont pas adaptés à leur génération. Ils ont notamment la sensation que les grandes institutions n’utilisent pas assez les réseaux sociaux pour parler plus directement aux jeunes. Gageons que les récents développements numériques des institutions, suite aux différents confinements, changent la donne ces prochaines années. Déjà, le Mucem a vu ses abonnés Youtube augmenter de 223 % en 2021 et le Centre Pompidou a enregistré un record de fréquentation de son site internet. Le signe d’une nouvelle jeunesse ?



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