malgré les crises, Johnson promet une économie post-Brexit florissante


Le premier ministre britannique s’adressera en personne pour la première fois depuis deux ans, ce mercredi, à son parti réuni en congrès.

Dans un Royaume-Uni cerné par les crises et les pénuries, le premier ministre britannique Boris Johnson s’apprête à promettre mercredi 6 octobre devant ses troupes de négocier le virage d’une économie post-Brexit dont «hauts salaires» et «hautes qualifications» seront les piliers. Des abattoirs aux postes de conduite des camions-citernes, le manque de main-d’œuvre frappe de plein fouet le Royaume-Uni et vient semer le doute et l’impatience face au slogan martelé par le dirigeant conservateur de 57 ans de «reconstruire en mieux» après la pandémie et le Brexit. Mais Boris Johnson, qui s’adressera en personne pour la première fois depuis deux ans à son parti réuni en congrès, assure que le Royaume-Uni traverse là une période de transition.

«Nous nous attaquons aux problèmes sous-jacents les plus importants de notre économie et de notre société», doit-il déclarer pour clore la grand-messe des conservateurs à Manchester (nord-ouest), «les problèmes auxquels aucun gouvernement n’a eu les tripes de s’attaquer auparavant». Il s’agit là d’un «changement de direction qui n’a que trop tardé» pour l’économie britannique, selon des extraits de son discours, dans lequel il doit répéter que le pays tourne le dos à un «vieux système cassé» reposant sur «de bas salaires, une faible croissance, de faibles qualifications et une faible productivité, le tout rendu possible et facilité par une immigration incontrôlée».

Les secousses que connaît depuis la rentrée le Royaume-Uni mettent en évidence l’importance de la main-d’œuvre étrangère dans le pays. Le gouvernement de Boris Johnson a dû assouplir au moins temporairement sa ligne en matière d’immigration, un des engagements du Brexit pour lequel il a tant milité, en accordant 10.500 visas de travail de trois mois pour venir à la rescousse de secteurs comme le transport ou l’élevage de volailles. Mais le succès escompté n’est pas vraiment au rendez-vous. Sur les 5.000 visas proposés pour les chauffeurs routiers – dont 300 de camions-citernes – le gouvernement britannique n’a reçu qu’une poignée de demandes: 127, a annoncé mardi Boris Johnson.

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Un «gant qui se réveille»

Affichant un optimisme à tous crins, il est allé jusqu’à écarter même le terme de crise, estimant sur les ondes de la BBC mardi que la situation que connaît l’économie britannique, comme l’économie mondiale, est celle d’un «géant qui se réveille». L’opposition travailliste, par la voix de la présidente du Labour Anneliese Dodds, a répliqué en l’accusant de «ne pas voir la crise qui le regarde en face».

À moins d’un mois de la COP26 sur le climat organisée à Glasgow (Écosse), Boris Johnson est également attendu sur ses engagements pour l’environnement. Son gouvernement a fixé à 2035 l’objectif d’une production d’électricité décarbonée, ajoutant selon Boris Johnson aux vertus environnementales l’avantage de ne plus dépendre des hydrocarbures venant de l’étranger, en pleine flambée des prix du gaz. Mais depuis l’ouverture du congrès dimanche, le climat est apparu comme le grand absent des discours de ses ministres. La question n’a pas été abordée par le ministre des Finances, Rishi Sunak, lorsqu’il a présenté lundi sa stratégie pour redresser les finances du pays après la pandémie, en mettant l’accent sur la technologie.

Un «signe néfaste» avant la COP26, selon Rebecca Newsom, de Greenpeace UK. «Consacrer plus d’argent aux infrastructures vertes maintenant permettrait d’économiser des sommes énormes plus tard et de créer des millions de nouveaux emplois», a-t-elle estimé, jugeant qu’au «moment où nous avons besoin de dépenses pour un avenir sans carbone, Rishi semble faire un grand pas en arrière». Si le sujet a été évoqué mardi par la ministre de l’Intérieur Priti Patel, c’est pour promettre un durcissement des l’arsenal policier et judiciaire contre les militants écologistes qui bloquent régulièrement des axes routiers ces dernières semaines. Des militants que Boris Johnson a qualifié de «grincheux irresponsables».



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