Pour des questions d’homogénéité, les lots de broutards sont généralement constitués sur des critères de poids et d’âge, or il semblerait que ces facteurs aient peu d’influence sur les performances de croissance des bovins.
« Les lots minimisant les risques de maladies respiratoires sont ceux où les animaux ont parcouru le moins de distance entre le site naisseur et le site engraisseur. Ce sont également des lots où les animaux sont davantage vaccinés, et qui ont un taux d’origine assez faible, c’est à dire avec peu de brassage », explique Thibault Morel-Journel, postdoctorant à Bioepar.
Diminuer les distances parcourues
Les deux points qui ont le plus d’impact sur le GMQ des animaux sont la vaccination, et la distance parcourue. On observe un gain de GMQ de 28 g/j si 50 à 100 % des animaux sont vaccinés dans le lot, notamment via la prise de colostrum chez le naisseur. Sur le plan logistique, chaque tranche de 10 km de trajet supplémentaire diminue en moyenne le GMQ d’un gramme par jour. En revanche, les lots qui vont directement du naisseur à l’engraisseur présentent une incidence plus faible de maladies respiratoires.
Un algorithme pour optimiser les trajets entre naisseurs et engraisseurs
« L’objectif était d’utiliser ces données » insiste Thibault Morel-Journel. Un algorithme a été créé pour déterminer vers quel centre d’allotement affecter les animaux et minimiser la distance parcourue par le cheptel.
L’algorithme a été testé sur les 13 centres d’allotement de la coopérative Ter’elevage. Les distances de trajet historiques, et les distances de trajet optimisées ont été comparées. L’algorithme permet d’augmenter la proportion de trajets courts (mois de 200 km), et de diminuer la distance moyenne des longs trajets.
L’algorithme a également permis d’identifier l’intérêt relatif des centres, pour voir lesquels présentent un positionnement géographique stratégique, et identifier des centres excentrés.