L’inflation à 6,8 % aux États-Unis, du jamais-vu depuis 1982


Les cours de l’énergie ont encore largement contribué à la hausse des prix à la consommation en novembre.

Il n’est décidément plus de saison de qualifier l’inflation de « transitoire ». Les prix à la consommation ont poursuivi leur ascension en novembre aux États-Unis, à une altitude plus élevée qu’attendu par les conjoncturistes. Avec un taux de 6,8 % sur un an, l’inflation atteint un niveau inégalé depuis juin 1982, soit près de quarante ans. Sur un mois, la hausse atteint 0,8 % quand les prévisionnistes tablaient sur 0,7 %.

« Les moteurs de cette inflation demeurent inchangés : il s’agit notamment du prix du logement, de la forte demande des consommateurs et des perturbations subies par les chaînes de production », résume Jonathan Baltora, de chez Axa IM. L’essence, le logement, l’alimentation, les voitures et camions d’occasion sont les biens qui ont le plus contribué à la hausse de l’indice des prix, indique le ministère du Travail, qui, aux États-Unis, publie les chiffres officiels sur l’inflation. À lui seul, le prix de l’énergie bondit de 33 % sur un an. Le cours du pétrole a été propulsé par la reprise de la demande alors que l’offre restait contrainte, par la volonté de l’Opep et son allié russe. Il est vrai que s’agissant de l’or noir, ce que les statisticiens appellent l’effet de base est particulièrement fort. Il y a un an, le baril de brut texan, le WTI, oscillait autour de 45 dollars alors qu’il dépassait 80 dollars en novembre. Sa dégringolade de 16 % en quelques jours, fin novembre, sous l’effet de l’inquiétude provoquée par la diffusion du variant Omicron du ­Covid, n’a pas eu le temps de se répercuter dans les stations-service américaines pour freiner l’indice des prix. Cette chute du prix du brut en fin de mois laisse penser à Paul ­Ashworth, de Capital Economics, que la courbe de l’inflation a atteint son pic.

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Wall Street s’habitue

Pour autant, celui-ci remarque que le prix des loyers est au plus haut depuis au moins une décennie. Hors énergie et alimentation, ce que l’on appelle l’inflation sous-jacente a tout de même progressé de 4,9 %, soit bien au-dessus de la cible de 2 % de la Banque centrale. Paul Ashworth prévoit un ralentissement très progressif de l’inflation outre-Atlantique au cours du premier semestre 2022.

À Wall Street, en début de séance, la Bourse n’a pas surréagi à cette poussée des prix. Les investisseurs semblent avoir pris acte de l’installation de l’inflation dans le paysage, surtout depuis que la Fed a clairement admis que le phénomène n’est pas transitoire. Son ­comité de politique monétaire se réunit la semaine prochaine et ­devra préciser les modalités de sa « normalisation », après avoir ­déversé des liquidités des mois ­durant pour soutenir l’activité perturbée par la pandémie.



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