«L’Europe compte de moins en moins», regrette Florence Parly


Pour la ministre des Armées, «la fiabilité américaine n’est plus aussi grande que par le passé».

Après une semaine de tensions autour des sous-marins australiens, Emmanuel Macron et Joe Biden se sont entretenus au téléphone jeudi pour désamorcer la crise diplomatique. Les présidents français et américain ont promis de rétablir la confiance entre Paris et Washington.

Malgré cela, la relation entre les deux alliés reste abîmée. Dans une interview au journal Le Monde , la ministre des Armées s’est félicitée de la reprise «du dialogue» mais regrette le comportement «très brutal» des États-Unis. «Ce n’est pas une surprise, cela fait déjà plusieurs années que nous remarquons cette tendance de fond de la part du partenaire américain», introduit-elle.

À VOIR AUSSI – Doit-on relativiser la crise des sous-marins? «Au contraire, cela va laisser des traces longtemps» , répond Isabelle Lasserre

Une moins grande fiabilité

Selon elle, ces difficultés se sont manifestées plusieurs fois ces dernières années : lorsque, les Américains ont fait faux bond aux Français pour participer à des frappes contre les armes chimiques en 2013 ou encore lorsqu’ils se sont désengagés en Afghanistan. «L’autre tendance de fond, qui n’est pas nouvelle, c’est la focalisation des États-Unis sur la Chine. Dans cette analyse stratégique, l’Europe compte de moins en moins. C’est un constat», regrette-t-elle, se félicitant toutefois que la France soit moins surprise que «certains partenaires européens pour qui le réveil est plus brutal».

Lire aussi article :  Une carte blanche arc-en-ciel | Beaux Arts

Selon Florence Parly, cet épisode prouve que «la fiabilité américaine n’est plus aussi grande que par le passé». Il faut donc que l’Europe se projette bien au-delà des limites de l’Union européenne, estime la ministre des Armées. «L’Europe a une opportunité unique de s’affirmer en tant que puissance sur le plan stratégique. Nous avons le choix : soit l’Europe fait face, soit l’Europe s’efface», explique-t-elle.

Par ailleurs, si elle constate la «faiblesse du dialogue politique» dans l’OTAN, Florence Parly rappelle que la France n’a «pas l’intention» de la quitter. «Je persiste par ailleurs à penser que les Européens ont aussi leur voix à faire entendre. Quand ils se mobilisent pour leur sécurité, ils contribuent à rendre crédible l’Alliance atlantique», énonce-t-elle toutefois.

À VOIR AUSSI – Crise des sous-marins: «Il faut une politique européenne de défense», affirme Sandrine Rousseau



Source link