Les plus belles piscines de Paris


1. La plus patrimoniale : la piscine Pontoise

C’est l’un des nombreux trésors du quartier latin. Inaugurée en 1933, la piscine Pontoise est l’œuvre de l’architecte Lucien Pollet. Sa façade en brique, typiquement Art déco, est traversée par une grande baie vitrée. L’intérieur, décoré de frises en carreaux de céramique colorée, est baigné de lumière naturelle grâce à une imposante verrière, tandis qu’autour du bassin se déploient deux rangées de coursives qui desservent les cabines. La piscine est si belle qu’elle a aussi servi plusieurs fois de décor pour des films de Sautet ou Kieślowski. Plus improbable, c’est là que fut enregistré au début des années 1930 le célèbre cri de Tarzan, incarné pour la première fois au cinéma par Johnny Weissmuller, qui fut aussi champion olympique de natation. Et c’est aussi dans le bassin de la piscine Pontoise que le commandant Cousteau fit ses premiers essais de scaphandre de plongée ! Inscrite aux Monuments Historiques, elle fait aujourd’hui l’objet d’une importante restauration et devrait rouvrir ses portes en 2023.

Vue intérieure de la piscine Pontoise

Vue intérieure de la piscine Pontoise

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2. La plus mondaine : la piscine Molitor

15 août 1929 : la piscine Molitor, ou plutôt, à l’époque, les « grands établissements balnéaires d’Auteuil », sont inaugurés en grande pompe par les nageurs médaillés olympiques Aileen Riggin Soule et Johnny Weissmuller (qui incarnera, quelques années plus tard, le premier Tarzan de l’histoire du cinéma !). Son architecte Lucien Pollet (à qui l’on doit aussi la piscine Pontoise et la piscine Pailleron) a imaginé une sorte de mini-station balnéaire aux portes du bois de Boulogne. L’ensemble, de style Art déco, est alors composé d’un premier bassin couvert, entouré de deux galeries de cabines et, fait rare pour l’époque, d’un grand bassin extérieur bordé de plages de sable, qui une fois l’hiver venu fait office de patinoire ! Pour les décors, Pollet fait appel à Louis Barillet, qui réalise de somptueux vitraux célébrant les sports nautiques. Très vite, la piscine Molitor s’impose comme un lieu de mondanités et d’avant-garde, où il fait bon se montrer… On y organise des événements comme des défilés de mode. En 1945, on y présente pour la première fois le bikini ! Fermée à la fin des années 1980, la piscine que l’on surnommait le « paquebot blanc » est laissée à l’abandon. Elle devient dès lors le terrain d’expérimentation favori des street artistes et le haut lieu des free parties parisiennes. Bien que classée, elle sera finalement détruite (sauf sa façade Est et quelques éléments décoratifs), avant d’être reconstruite à l’identique. La nouvelle piscine Molitor, qui abrite aussi désormais un hôtel luxueux et un spa, est inaugurée en 2014 non sans faire grincer quelques dents. Elle reste, aujourd’hui encore, un lieu d’exception, accessible quelques demi-journées par semaine aux scolaires et le reste du temps à une clientèle fortunée…

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Vues extérieure et intérieure de la piscine Molitor

Vues extérieure et intérieure de la piscine Molitor

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© Sébastien Giraud et © Ludwig Favre

3. La plus insolite : la piscine Joséphine Baker

Une piscine sur une péniche ? Vous ne rêvez pas ! Conçue par l’architecte Robert de Busni, la piscine Joséphine Baker flotte sur les eaux tranquilles de la Seine depuis 2006, maintenue à quai grâce à des flotteurs métalliques. Quand viennent les beaux jours, son toit escamotable permet de profiter des bienfaits de la natation en plein air, le tout dans un cadre exceptionnel, avec d’un côté la vue sur le fleuve, et de l’autre sur la BnF. Le plus ? Son solarium, pour faire bronzette entre deux brasses !

Vue extérieure de la piscine Joséphine Baker

Vue extérieure de la piscine Joséphine Baker

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© Joséphine Brueder / Ville de Paris

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Piscine Joséphine Baker

4. La plus étonnante : la piscine de la Butte aux Cailles

À deux pas de la place d’Italie, la piscine de la Butte aux Cailles, conçue par l’architecte Louis Bonnier, étonne à plus d’un titre. Inaugurée en 1924, elle est dotée d’une imposante façade en briques rouge de style Art nouveau. À l’intérieur, l’ensemble est soutenu par 7 grandes arches en béton armé et évoque une nef de cathédrale ou encore une cale de bateau renversée. Sa particularité ? Ses trois bassins intérieurs et extérieurs sont chauffés grâce… à des ordinateurs ! Des serveurs informatiques, situés au sous-sol, permettent de maintenir une eau à 28°… Ce dispositif étonnant permet de réaliser de grandes économies d’énergie, car il recycle la chaleur. Il fallait y penser !

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Vue extérieure et intérieure de la piscine de la Butte aux Cailles

Vue extérieure et intérieure de la piscine de la Butte aux Cailles

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© Joséphine Brueder / Ville de Paris et © Émilie Chaix / Ville de Paris

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Piscine de la Butte aux Cailles

5. La plus sportive : la piscine Pailleron

On retrouve l’architecte Lucien Pollet, cette fois au pied des buttes Chaumont, où trône depuis 1933 la piscine Pailleron. Ici prime à nouveau le style Art déco typique des piscines parisiennes des années 1930. Tout comme sa voisine du 5e arrondissement, elle est dotée d’une verrière qui inonde de lumière naturelle le bassin entouré de cabines. Fermée dans les années 1990 puis classée, elle a connu d’importants travaux de restauration avant de rouvrir ses portes en 2006. Depuis cette date, on peut aussi admirer, contre l’un des flancs de sa façade, une œuvre de l’artiste Carmen Perrin, Motifs d’une porosité. Rebaptisé « Espace sportif Pailleron » le lieu s’est aussi doté d’un espace de fitness, d’un spa, d’un solarium et même d’une patinoire !

Vue intérieure de la piscine Pailleron

Vue intérieure de la piscine Pailleron

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Piscine Edouard Pailleron

6. La plus cachée : la piscine des Amiraux

Œuvre emblématique de l’architecte Henri Sauvage, la piscine des Amiraux s’intègre dans un ensemble de logements bon marchés construits entre 1927 et 1930, formant un immeuble dit « en gradin ». Soit le nec plus ultra des politiques hygiénistes d’alors, comme en témoigne sa façade en carreaux de faïence blancs. Habillé de carrelage vert pastel, l’intérieur est une fois de plus typiquement Art déco. Garde corps en métal, globes lumineux… Sauvage, qui était aussi décorateur, avait le sens du détail. Classée dans les années 1990, la piscine des Amiraux a fait peau neuve en 2017 grâce à l’agence Chatillon Architectes, à qui l’on doit aussi la récente (et somptueuse) renaissance des bains municipaux de Strasbourg.

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Vue intérieure de la piscine des Amiraux

Vue intérieure de la piscine des Amiraux

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© Henri Garat / Mairie de Paris

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Piscine des Amiraux





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