les bénévoles du Restos du cœur démissionnent après des problèmes de sécurité avec des clandestins


«Certains d’entre eux sont devenus menaçants», témoigne l’ancien responsable de l’équipe, estimant qu’il fallait «réagir avant que quelqu’un soit blessé».

Les quinze bénévoles des Restos du Coeurs à Fréjus, soit la totalité, ont démissionné la semaine dernière révèle Var Matin. La raison ? Un désaccord avec la direction départementale. Depuis plusieurs mois, ils refusaient de servir les clandestins, craignant pour leur sécurité. «Certains d’entre eux sont devenus menaçants. Un jour, un membre de notre équipe s’est même pris une boîte de conserve en plein visage. Il fallait réagir avant qu’un bénévole soit blessé, témoigne Hervé, l’ancien responsable. On a continué à servir les migrants à condition qu’ils soient accompagnés du travailleur social qui les suit dans leur démarche légale de demande d’Asile. En ce qui concerne les clandestins et les sans papiers en situations irrégulières, qui par définition ne sont suivis par aucun travailleur social, nous avons dû prendre la décision de ne plus les inscrire».

Une décision en porte à faux avec les statuts de l’association. «Lors de l’entrée chez nous pour exercer cette activité, nous nous engageons tous à respecter cet accueil inconditionnel. Cela veut dire que nous accueillons quelle que soit la provenance des personnes qui viennent frapper aux restos du cœur, nous accueillons tout le monde», s’est justifié Daniel Ravel, délégué régional des Restos du Cœur pour la région sud auprès de BFMTV.

Une situation intenable

La situation devenait intenable entre la direction et les bénévoles sur le terrain. L’ancien responsable, Hervé, avait fait remonter ces «problèmes de sécurité» à l’association départementale qui lui propose deux choix : l’interdiction d’accès au centre aux gens qui se comportent mal, ou bien la fermeture de celui-ci. Le responsable refuse ces options. «Il a été alors choisi une troisième solution: demander à tous les travailleurs sociaux travaillant avec les migrants de venir les inscrire en même temps et donc, dès qu’il y avait un problème avec un migrant, on remontait l’information au travailleur social qui s’occupait de régler le problème». Sur BFMTV, il ajoute que «le problème de fond, ce n’est pas d’accueillir ou pas des sans-papiers. C’est qu’il y a eu des problèmes de sécurité. On nous a dit clairement: si vous refusez de prendre des clandestins, vous ne pouvez pas rester».

« Le problème de fond, ce n’est pas d’accueillir ou pas des sans-papiers. C’est qu’il y a eu des problèmes de sécurité ».

Hervé, l’ancien responsable des restos du cœur à Fréjus

«J’ai choisi de démissionner à contrecœur et les autres m’ont suivi», poursuit-il dans Var Matin. Dans ce même journal, le maire Rassemblement National, David Rachline, a apporté son soutien aux bénévoles. «Je suis solidaire d’eux. Ces acteurs sociaux bénévoles se sont fait violenter et agresser. Les conditions de sécurité ne sont plus remplies pour qu’ils fassent leur travail sereinement. Leur hiérarchie leur tape dessus. J’en suis bouche bée». En attendant, alors que l’hiver vient, l’activité a été reprise par les responsables d’une commune voisine, Roquebrune-sur-Argens, pour éviter d’arrêter les livraisons de nourriture.

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