les autorités sanitaires appellent à la vigilance face à la menace du variant Omicron


Le pic de la 5e vague est peut-être atteint, mais l’essor «fulgurant» du nouveau variant en Europe inquiète, admet Jean Castex.

En pleine cinquième vague due au variant Delta, le gouvernement appelle à la plus grande vigilance face à l’arrivée «fulgurante» d’Omicron. Ce variant «va se diffuser très rapidement au point de devenir dominant dès le début de l’année 2022» en France, a estimé Jean Castex vendredi soir à l’issue d’un nouveau Conseil de défense sanitaire.

Un mot d’ordre donc: vacciner. Le délai pour accéder à la 3e dose va être ramené à quatre mois et «un projet de loi sera soumis au Parlement début janvier notamment pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal», qui ne pourra être activé qu’avec un schéma vaccinal complet et non plus un simple test négatif, a annoncé le premier ministre. 76,4 % de la population étaient complètement vaccinés au 14 décembre et parmi les personnes de 65 ans et plus, 60,5 % avaient reçu une dose de rappel. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les 9 % de personnes non-vaccinées dans la population majeure représentent 41 % des admissions à l’hôpital, 52 % des entrées en soins critiques et 38 % des décès. «L’injection du rappel aux personnes dont le statut complet remonte à plus de 6 mois améliore fortement la protection vaccinale contre les décès, elle remonte en effet à 98 % environ», estime la Drees.

En ce début de vacances, Jean Castex a appelé les Français à se faire tester avant chaque rassemblement et demandé aux mairies de renoncer aux festivités du Nouvel An. Car le taux d’incidence, à plus de 510 cas pour 100.000 habitants, dépasse désormais les pics des trois dernières vagues. Il explose surtout chez les 6/10 ans (plus de 1 000 cas pour 100.000 habitants) et continue d’augmenter dans toutes les régions. Il croît cependant à un rythme moins soutenu (13 % la semaine dernière, contre 44 % la précédente). Même constat dans les hôpitaux: les nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques sont en hausse dans la plupart des régions, mais à un rythme moins important. A-t-on pour autant atteint le pic? «On ne peut pas prédire le dépassement ou non de ce pic», estime Isabelle Parent, responsable de l’unité infections respiratoires et vaccination à la Direction des maladies infectieuses de Santé publique France.

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Et plane donc la menace Omicron, bien plus contagieux que Delta. 310 cas confirmés étaient recensés jeudi en France, et certaines stations d’eaux usées d’Île-de-France rélèvent déjà une percée du variant, selon le réseau de surveillance Obépine: alors que les mutations caractéristiques d’Omicron étaient absentes il y a encore quelques jours, elles représentent désormais 5 à 8 % des prélèvements, ce qui atteste d’une circulation active du variant.

Revenus à la première vague

«Avec Omicron, on doit revoir tous nos modèles», indique pour sa part Simon Cauchemez, responsable du laboratoire de modélisation mathématique des maladies infectieuses à Pasteur, et membre du Conseil scientifique. L’Institut Pasteur devrait publier de nouvelles projections la semaine prochaine. «Au Royaume-Uni (qui a enregistré vendredi un nouveau record de 93.000 cas en 24 heures, NDLR) le nombre de cas double tous les deux ou trois jours, note Simon Cauchemez. C’est le rythme qu’on avait au tout début de la première vague quand il n’y avait aucune mesure barrière. C’est inquiétant. Les modélisateurs anglais ont publié plusieurs scénarios dans lesquels les pics d’hospitalisations sont supérieurs aux précédentes vagues. Il reste beaucoup d’incertitudes sur la sévérité de ce variant, mais il faut surveiller cela de très près.» Il note toutefois que «les rappels ont l’air de garder une bonne efficacité» contre Omicron.

Il est important de tout faire pour endiguer la vague Delta, martèlent en tout cas les autorités sanitaires. «Ce n’est pas tant qu’endiguer Delta va faire que la prochaine vague Omicron sera moins haute, c’est juste qu’il y a déjà de très grosses tensions sur les lits d’hôpitaux, rappelle Simon Cauchemez. Le cumul de deux vagues sera très compliqué à gérer.»

Un petit coup de pouce pour l’hôpital

Alors que le personnel hospitalier subit déjà de plein fouet la cinquième vague de Covid-19 et s’inquiète de l’arrivée du variant Omicron, le premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi soir que la rémunération des heures supplémentaires réalisées à l’hôpital serait «multipliée par deux» à compter de lundi prochain.

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«Nous avons demandé aux professionnels de ville de se mobiliser pour assurer la permanence des soins pendant cette période» et «des mesures seront également déployées pour nos services d’urgence, mais ce que nos soignants attendent de nous, c’est que nous soyons prudents et surtout que nous nous vaccinions», a ajouté le chef du gouvernement lors d’une allocution à Matignon, a l’issue du Conseil de défense sanitaire. Vendredi soir, 15 410 malades étaient hospitalisés, selon Santé publique France, dont 1449 arrivés le jour-même. 2901 patients étaient traités en soins critiques.



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